Ecouter sur DEEZER Interprété par Frehel en 1935 Musique de Jacques Larmanjat |
Francis Carco (1886-1958)
Chanson Tendre
Au souvenir de nos vingt ans,
Par ce beau matin de printemps,
J’ai voulu revoir tout là-bas
L’auberge au milieu des lilas.
On entendait dans les branches
Les oiseaux chanter dimanche
Et ta chaste robe blanche
Paraissait guider mes pas.
Tout avait l’air à sa place,
Même ton nom sur la glace,
Juste à la place où s’efface,
Quoi qu’on fasse,
Toute trace...
Et je croyais presque entendre
Ta voix tendre murmurer
"Viens plus près".
J’étais ému, comme autrefois,
Dans cette auberge au fond des bois.
J’avais des larmes plein les yeux
Et je trouvais ça merveilleux.
Durant toute la journée,
Dans la chambre abandonnée
Depuis tant et tant d'années,
Je nous suis revus tous deux.
Mais rien n’était à sa place;
Je suis resté, tête basse,
À me faire, dans la glace,
Face à face
La grimace...
Enfin, j’ai poussé la porte,
Que m’importe,
N i ni
C’est fini!
Pourtant, quand descendit le soir,
Je suis venu tout seul m’asseoir
Sur le banc de bois vermoulu
Où tu ne revins jamais plus.
Tu me paraissais plus belle,
Plus charmante, plus cruelle,
Qu’aucune de toutes celles
Pour qui mon coeur a battu.
Tout avait l'air à sa place,
Même ton nom sur la glace,
Juste à la place où s'efface,
Quoi qu’on fasse
Toute trace
Puis, avec un pauvre rire,
J’ai cru lire :
"Après tout,
On s’en fout!"
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