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Liste des auteurs



A
Achard Marcel (1)
Ackermann Louise (1)
Allais Alphonse (1)
Anouilh Jean (2)
Apollinaire Guillaume (40)
Aragon Louis (76)
Artaud Antonin (1)
Arvers Félix (1)
Audiberti Jacques (1)
Aubigné Agrippa d' (1)
Auteurs inconnus (9)
Aznavour Charles (3)


B
Baer René (2)
Balzac Honoré de (1)
Banville Théodore de (31)
Barbara (2)
Barbier Jules (2)
Bataille Georges (1)
Bataille Henry (2)
Baudelaire Charles (91)
Béart Guy (8)
Belleau Rémy (4)
Béranger (10)
Berger Michel (2)
Berimont Luc (11)
Bertin Jacques (3)
Boileau Nicolas (3)
Botrel Théodore (1)
Bourget Paul (7)
Brassens Georges (42)
Brel Jacques (10)
Bruant Aristide (6)


C
Cabrel Francis (5)
Cadou René-Guy (16)
Cappeau Placide (1)
Carco Francis (10)
Carême Maurice (8)
Caussimon Jean-Roger (6)
Cendrars Blaise (2)
Chambrier Alice de (2)
Chandieu Antoine de (1)
Char René (3)
Chartier Alain (2)
Chateaubriand (4)
Chénier André (3)
Claudel Paul (9)
Cocteau Jean (8)
Coincy Gautier de (1)
Coppée François (10)
Corbière Tristan (8)
Corneille (4)
Couté Gaston (19)
Cros Charles (18)


D
D'Astier de la Vigerie (1)
Daudet Alphonse (2)
De Baïf (6)
Desbordes-Valmore Marceline (19)
Deschamps Emile (2)
Deschamps Eustache (1)
Desnos Robert (16)
Desnoues Lucienne (4)
Desportes Philippe (5)
Dierx Léon (3)
Dimey Bernard (12)
Druon Maurice (1)
Du Bellay Joachim (9)
Dumas Alexandre (3)
Duteil Yves (2)


E
Elskamp Max (3)
Eluard Paul (25)


F
Fanon Maurice (1)
Fargue Léon-Paul (4)
Favart Charles (1)
Ferrat Jean (1)
Ferré Léo (6)
Flaubert Gustave (1)
Florian Claris de (7)
Fombeure Maurice (1)
Fort Paul (13)
Froissart Jean (1)

G
Gainsbourg Serge (2)
Gautier Théophile (28)
Genet Jean (4)
Genevoix Maurice (1)
Gerard Rosemonde (4)
Gide André (1)
Gilbert Nicolas (1)
Gilson Paul (1)
Giono Jean (1)
Giraudoux Jean (2)
Goemans Camille (1)
Guérin Charles (1)
Guillet Pernette du (1)

H
Habert Germain (1)
Haraucourt Edmond (5)
Hardellet André (1)
Heredia José-Maria de (2)
Holmès Augusta (2)
Houdar de la Motte Antoine (1)
Houellebecq Michel (2)
Hugo Victor (113)

I
Néant

J
Jacob Max (8)
Jammes Francis (7)
Jehan-Rictus (1)
Jouy Jules (2)

K
Kernoa Jean-Pierre (1)

L
L'Hermite Tristan (3)
La Fontaine Jean de (31)
Labé Louise (10)
Laforgue Jules (4)
Lahor jean (5)
Lamartine Alphonse de (20)
Lang Jean-Pierre (3)
Lapointe Bobby (1)
Lattaignant Abbé de (1)
Leclerc Félix (6)
Leconte de Lisle (23)
Lemaire de Belges Jean (1)
Leprest Allain (2)
Loti Pierre (2)
Louÿs Pierre (3)
Luce Renan (3)

M
Mac Nab Maurice (1)
Mac Orlan Pierre (8)
Machaut Guillaume de (11)
Maeterlinck Maurice (3)
Magny Olivier de (1)
Malherbe Francois de (5)
Mallarmé Stéphane (9)
Manset Gérard (1)
Marguerite de Navarre (3)
Marot Clément (29)
Maupassant Guy de (2)
Mauriac François (1)
Maurois André (2)
Maynard François (2)
Mendès Catulle (7)
Michaux Henri (2)
Millevoye Charles-Hubert (2)
Molière (3)
Molinet Jean (1)
Morand Paul (3)
Moréas Jean (3)
Moreau Hégésippe (1)
Moustaki Georges (3)
Musset Alfred de (30)

N
Nadaud Gustave (2)
Nelligan Emile (2)
Nerval Gérard de (24)
Noailles Anna de (6)
Norge (4)
Nougaro Claude (6)

O
Obaldia René de (4)
Orléans Charles d' (22)

P
Parny Evariste de (2)
Péguy Charles (7)
Perier Odilon-Jean (1)
Pisan Christine de (6)
Pol Antoine (1)
Prévert Jacques (28)

Q
Queneau Raymond (14)

R
Racine Jean (4)
Radiguet Raymond (4)
Ravel Maurice (1)
Regnier Henri de (6)
Renard Jules (2)
Renaud Armand (2)
Richard Zachary (3)
Richepin Jean (9)
Rilke Rainer Maria (8)
Rimbaud Arthur (44)
Rollinat Maurice (4)
Ronsard Pierre de (86)
Rostand Edmond (6)
Rousseau Jean-Jacques (3)
Rutebeuf (1)

S
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Samain Albert (10)
Scarron Paul (1)
Scève Maurice (1)
Séchan Renaud (1)
Segalen Victor (1)
Seghers Pierre (3)
Senghor Léopold Sédar (2)
Silvestre Armand (12)
Souchon Alain (4)
Soupault Philippe (6)
Sully Prudhomme (18)
Supervielle Jules (8)
Sylvestre Anne (3)

T
Tardieu Jean (3)
Tastu Amable (1)
Theuriet André (2)
Thibaut de Champagne (1)
Thiry Marcel (1)
Toulet Paul-Jean (5)
Trenet Charles (5)

U
Urfé Honoré d' (2)

V
Vacaresco Hélène (1)
Valéry Paul (4)
Verhaeren Emile (5)
Verlaine Paul (71)
Verne Jules (2)
Vian Boris (6)
Viau Théophile de (2)
Vieillard Pierre-Ange (3)
Vigneault Gilles (5)
Vigny Alfred de (3)
Villiers de L'Isle-Adam (3)
Villon François (22)
Vilmorin Louise de (8)
Voltaire (3)

W
Wilder Victor (2)
Wouters Liliane (1)

Les poèmes récemment ajoutés

Hugo - Demain dès l'aube


La version Guitare et chant de Pierre Bensusan sur YOUTUBE

Ecouter Sur DEEZER
Interprétation : Gerard Berliner
avec l'Orchestre Philharmonique de Budapest



Victor HUGO - Les Contemplations


Demain, dès l'aube

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

3 septembre 1847.





Victor HUGO - Les Contemplations


A Villequier

Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,
Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ;
Maintenant que je suis sous les branches des arbres,
Et que je puis songer à la beauté des cieux ;


Maintenant que du deuil qui m'a fait l'âme obscure
Je sors, pâle et vainqueur,
Et que je sens la paix de la grande nature
Qui m'entre dans le cœur ;

Maintenant que je puis, assis au bord des ondes,
Emu par ce superbe et tranquille horizon,
Examiner en moi les vérités profondes
Et regarder les fleurs qui sont dans le gazon ;

Maintenant, ô mon Dieu ! que j'ai ce calme sombre
De pouvoir désormais
Voir de mes yeux la pierre où je sais que dans l'ombre
Elle dort pour jamais ;


Maintenant qu'attendri par ces divins spectacles,
Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté,
Voyant ma petitesse et voyant vos miracles,
Je reprends ma raison devant l'immensité ;


Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ;
Je vous porte, apaisé,
Les morceaux de ce cœur tout plein de votre gloire
Que vous avez brisé ;

Je viens à vous, Seigneur ! confessant que vous êtes
Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieu vivant !
Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
Et que l'homme n'est rien qu'un jonc qui tremble au vent ;

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
Ouvre le firmament ;
Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme
Est le commencement ;

Je conviens à genoux que vous seul, père auguste,
Possédez l'infini, le réel, l'absolu ;
Je conviens qu'il est bon, je conviens qu'il est juste
Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l'a voulu !

Je ne résiste plus à tout ce qui m'arrive
Par votre volonté.
L'âme de deuils en deuils, l'homme de rive en rive,
Roule à l'éternité.

Nous ne voyons jamais qu'un seul côté des choses ;
L'autre plonge en la nuit d'un mystère effrayant.
L'homme subit le joug sans connaître les causes.
Tout ce qu'il voit est court, inutile et fuyant.


Vous faites revenir toujours la solitude
Autour de tous ses pas.
Vous n'avez pas voulu qu'il eût la certitude
Ni la joie ici-bas !

Dès qu'il possède un bien, le sort le lui retire.
Rien ne lui fut donné, dans ses rapides jours,
Pour qu'il s'en puisse faire une demeure, et dire :
C'est ici ma maison, mon champ et mes amours !

Il doit voir peu de temps tout ce que ses yeux voient ;
Il vieillit sans soutiens.
Puisque ces choses sont, c'est qu'il faut qu'elles soient ;
J'en conviens, j'en conviens !

Le monde est sombre, ô Dieu ! l'immuable harmonie
Se compose des pleurs aussi bien que des chants ;
L'homme n'est qu'un atome en cette ombre infinie,
Nuit où montent les bons, où tombent les méchants.

Je sais que vous avez bien autre chose à faire
Que de nous plaindre tous,
Et qu'un enfant qui meurt, désespoir de sa mère,
Ne vous fait rien, à vous !

Je sais que le fruit tombe au vent qui le secoue,
Que l'oiseau perd sa plume et la fleur son parfum ;
Que la création est une grande roue
Qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu'un ;

Les mois, les jours, les flots des mers, les yeux qui pleurent,
Passent sous le ciel bleu ;
Il faut que l'herbe pousse et que les enfants meurent ;
Je le sais, ô mon Dieu !

Dans vos cieux, au-delà de la sphère des nues,
Au fond de cet azur immobile et dormant,
Peut-être faites-vous des choses inconnues
Où la douleur de l'homme entre comme élément.

Peut-être est-il utile à vos desseins sans nombre
Que des êtres charmants
S'en aillent, emportés par le tourbillon sombre
Des noirs événements.

Nos destins ténébreux vont sous des lois immenses
Que rien ne déconcerte et que rien n'attendrit.
Vous ne pouvez avoir de subites clémences
Qui dérangent le monde, ô Dieu, tranquille esprit !

Je vous supplie, ô Dieu ! de regarder mon âme,
Et de considérer
Qu'humble comme un enfant et doux comme une femme,
Je viens vous adorer !

Considérez encor que j'avais, dès l'aurore,
Travaillé, combattu, pensé, marché, lutté,
Expliquant la nature à l'homme qui l'ignore,
Eclairant toute chose avec votre clarté ;

Que j'avais, affrontant la haine et la colère,
Fait ma tâche ici-bas,
Que je ne pouvais pas m'attendre à ce salaire,
Que je ne pouvais pas

Prévoir que, vous aussi, sur ma tête qui ploie
Vous appesantiriez votre bras triomphant,
Et que, vous qui voyiez comme j'ai peu de joie,
Vous me reprendriez si vite mon enfant !

Qu'une âme ainsi frappée à se plaindre est sujette,
Que j'ai pu blasphémer,
Et vous jeter mes cris comme un enfant qui jette
Une pierre à la mer !

Considérez qu'on doute, ô mon Dieu ! quand on souffre,
Que l'œil qui pleure trop finit par s'aveugler,
Qu'un être que son deuil plonge au plus noir du gouffre,
Quand il ne vous voit plus, ne peut vous contempler,

Et qu'il ne se peut pas que l'homme, lorsqu'il sombre
Dans les afflictions,
Ait présente à l'esprit la sérénité sombre
Des constellations !

Aujourd'hui, moi qui fus faible comme une mère,
Je me courbe à vos pieds devant vos cieux ouverts.
Je me sens éclairé dans ma douleur amère
Par un meilleur regard jeté sur l'univers.

Seigneur, je reconnais que l'homme est en délire
S'il ose murmurer ;
Je cesse d'accuser, je cesse de maudire,
Mais laissez-moi pleurer !

Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,
Puisque vous avez fait les hommes pour cela !
Laissez-moi me pencher sur cette froide pierre
Et dire à mon enfant : Sens-tu que je suis là ?

Laissez-moi lui parler, incliné sur ses restes,
Le soir, quand tout se tait,
Comme si, dans sa nuit rouvrant ses yeux célestes,
Cet ange m'écoutait !


Hélas ! vers le passé tournant un œil d'envie,
Sans que rien ici-bas puisse m'en consoler,
Je regarde toujours ce moment de ma vie
Où je l'ai vue ouvrir son aile et s'envoler !

Je verrai cet instant jusqu'à ce que je meure,
L'instant, pleurs superflus !
Où je criai : L'enfant que j'avais tout à l'heure,
Quoi donc ! je ne l'ai plus !

Ne vous irritez pas que je sois de la sorte,
Ô mon Dieu ! cette plaie a si longtemps saigné !
L'angoisse dans mon âme est toujours la plus forte,
Et mon cœur est soumis, mais n'est pas résigné.

Ne vous irritez pas ! fronts que le deuil réclame,
Mortels sujets aux pleurs,
Il nous est malaisé de retirer notre âme
De ces grandes douleurs.

Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires,
Seigneur ; quand on a vu dans sa vie, un matin,
Au milieu des ennuis, des peines, des misères,
Et de l'ombre que fait sur nous notre destin,

Apparaître un enfant, tête chère et sacrée,
Petit être joyeux,
Si beau, qu'on a cru voir s'ouvrir à son entrée
Une porte des cieux ;

Quand on a vu, seize ans, de cet autre soi-même
Croître la grâce aimable et la douce raison,
Lorsqu'on a reconnu que cet enfant qu'on aime
Fait le jour dans notre âme et dans notre maison,

Que c'est la seule joie ici-bas qui persiste
De tout ce qu'on rêva,
Considérez que c'est une chose bien triste
De le voir qui s'en va !



Partant de l'illustre texte où Victor Hugo parle d'une visite à la tombe de sa fille Léopoldine, le compositeur/guitariste Pierre Bensusan et l'auteur/compositeur Gerard Berliner ont ajouté plusieurs strophes du poème "à Villequier" issu des Contemplations.
Les choix "Bensusan" sont en bleu clair et les choix "Berliner" en bleu foncé.



Une version moderne
Interprétation : Amaia Riouspeyrous
Composition :
- Diffusé par DEEZER -

Poèmes sur la mort



Jean Cocteau - La mort n'agit pas elle-même

La mort n'agit pas elle-même
Elle a partout des spadassins
Des bourreaux et des assasins
Pour s'approprier ce qu'elle aime


François Villon - Mort

Mort, j’appelle de ta rigueur,
Qui m’as ma maîtresse ravie,


La Fontaine - La Mort et le Bûcheron

Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants,


Camille Goemans - La Mort

Elle entre et va sans regarder personne
Tout droit vers l’homme qui l’a choisie
Elle lui dit de la suivre tout de suite
Et lui se lève et obéit
Et lui qui était là n’y est plus


René Guy Cadou - L'alphabet de la mort

O mort parle plus bas on pourrait nous entendre
Approche-toi encore et parle avec les doigts
Le geste que tu fais dénoue les liens de cendres
Et ces larmes qui font la force de ma voix


Charles Baudelaire - La mort des amants

Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.


Charles Baudelaire - La mort des artistes

Combien faut-il de fois secouer mes grelots
Et baiser ton front bas, morne caricature ?
Pour piquer dans le but, de mystique nature,
Combien, ô mon carquois, perdre de javelots ?


Charles Baudelaire - La mort des pauvres

C'est la Mort qui console, hélas! et qui fait vivre;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir;


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