Ecouter la version chantée Interprétation : Ensemble Faenza Composition : Étienne Moulinié - Diffusé par DEEZER - |
Honoré d'Urfé - (1567–1625)
L'Astrée
Ondes qui soulevez vos voûtes vagabondes
Ondes qui soulevez vos voûtes vagabondes
Contre le faible sein de mon frêle vaisseau,
Sachez que dans le sein je porte un tel flambeau
Qui peut rendre une mer des abîmes sans ondes.
Plusieurs fois de mes yeux les deux sources fécondes
Auraient déjà fait naître un Océan nouveau,
Si l'ardeur de ce feu ne consommait leur eau :
Vagues refuyez donc en vos grottes profondes.
De vos replis bossus plus fort vous nous heurtez,
Sans craindre de l’amour les flambeaux redoutés,
N’êtes-vous point d’Enfer quelque source maudite ?
Ô dieux ! s’il est ainsi du destin établi,
Soit plutôt qu’un Léthé, pour le moins un Cocyte,
Fleuve plutôt de mort que fleuve de l’oubli.
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Ondes qui souslevez vos voûtes vagabondes
Contre le foible sein de mon fresle vaisseau,
Sçachez que dans le sein je porte un tel flambeau
Qu’il peut rendre une mer des abismes sans ondes.
Plusieurs fois de mes yeux les deux sources fecondes
Aur oient desja fait naistre un ocean nouveau,
Si l’ardeur de ce feu ne consommoit leur eau :
Vagues, refuyez donc en vos grottes profondes.
De vos replis bossus plus fort vous nous hurtez,
Sans craindre de l’amour les flambeaux redoutez,
N’estes-vous point d’Enfer quelque source maudite ?
0 dieux ! s’il est ainsi du destin estably,
Soit plustost qu’un Lethé, pour le moins un Cocyte,
Fleuve plustost-de mort, que fleuve de l’oubly.