Ecouter la version chantée Interprétation : John Elwes Composition : Théodore Gouvy - Diffusé par DEEZER - |
Pierre de Ronsard - (1524-1585)
Sonnet à Sinope
L'an se rajeunissait en sa verte jouvence
Quand je m'épris de vous, ma Sinope cruelle ;
Seize ans étaient la fleur de votre âge nouvelle,
Et votre teint sentait encore son enfance.
Vous aviez d'une infante encor la contenance,
La parole, et les pas ; votre bouche était belle,
Votre front et vos mains dignes d'une Imrnortelle,
Et votre oeil, qui me fait trépasser quand j'y pense.
Amour, qui ce jour-là si grandes beautés vit,
Dans un marbre, en mon coeur d'un trait les écrivit ;
Et si pour le jourd'hui vos beautés si parfaites
Ne sont comme autrefois, je n'en suis moins ravi,
Car je n'ai pas égard à cela que vous êtes,
Mais au doux souvenir des beautés que je vis.
À Hélène
Version Théodore Gouvy
L’an se rajeunissait en sa verte jouvence,
Quand je m’épris de vous, mon Hélène cruelle.
Seize ans étaient la fleur de votre âge nouvelle,
Et votre teint sentait encore son enfance.
Vous aviez d’un enfant encor la contenance,
La parole et les pas, votre bouche était belle,
Votre front et vos mains, dignes d’une immortelle,
Votre oeil qui me fait mourir, quand j’y pense.
Amour, qui ce jour là si grandes beautés vit,
Sur un marbre en mon coeur d’un trait les écrivit.
Et si pour ce jourd’hui vos beautés si parfaites
Ne sont comme autrefois, je n’en suis moins ravi;
Ah! je n’ai pas égard à cela que vous êtes,
Mais au doux souvenir des beautés que je vis.