Composition : Théodore Gouvy - interprétation : John Elwes
Ecouter sur DEEZER Interprétation : Métamorphoses de Paris Composition : Antoine de Bertrand |
Ecouter sur DEEZER Interprétation : John Elwes Composition : Théodore Gouvy |
Pierre de Ronsard - (1524-1585)
Je meurs, hélas !
Version Antoine de Bertrand
Je meurs, hélas ! quand je la vois si belle
Le front si beau, et la bouche et les yeux,
Yeux le séjour d'amour victorieux
Qui m'a blessé d'une flèche nouvelle.
Je n'ai ni sang, ni veine, ni moelle,
Qui ne se change : et me semble qu'aux cieux
Je suis ravi, assis entre les dieux,
Quand le bonheur me conduit auprès d'elle.
Ah ! que ne suis-je en ce monde un grand roi !
Elle serait toujours auprès de moi :
Mais n'étant rien, il faut que je m'absente
De sa beauté, dont je n'ose approcher
Que d'un regard transformer je ne sente
Mes yeux en fleuve et mon coeur en rocher.
Version Théodore Gouvy
Je meurs, hélas ! en la voyant si belle
Le front si pur et la bouche et les yeux,
Ces yeux foyer d'amour victorieux
Qui m'ont blessé d'une flèche mortelle.
Absent au loin ma peine est bien cruelle,
Quand je la vois il me semble qu'aux cieux
Je suis ravi soudain, assis parmis les dieux,
Mais mon malheur m’éloigne toujours d'elle.
Ah ! que ne suis-je en ce monde un grand roi !
Elle serait ma reine auprès de moi :
Mais je ne suis rien, il faut que je m'absente
De sa beauté dont je n'ose approcher,
Que d'un seul regard changer je ne sente
Mes tristes yeux en fleuve et mon coeur en rocher.