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Verhaeren - Un matin



Ecouter la version chantée
Interprétation : Julos Beaucarne
Composition : F. Didier
- Diffusé par DEEZER -
Une version plus récente et plus complète
Interprétation : Grégoire
Composition : Grégoire Boissenot
- Diffusé par DEEZER -



Émile Verhaeren (1855-1916)


Un matin

Dès le matin, par mes grand'routes coutumières
Qui traversent champs et vergers,
Je suis parti clair et léger,
Le corps enveloppé de vent et de lumière.

Je vais, je ne sais où. Je vais, je suis heureux ;
C'est fête et joie en ma poitrine ;
Que m'importent droits et doctrines,
Le caillou sonne et luit sous mes talons poudreux ;

Je marche avec l'orgueil d'aimer l'air et la terre,
D'être immense et d'être fou
Et de mêler le monde et tout
A cet enivrement de vie élémentaire.

Oh ! les pas voyageurs et clairs des anciens dieux !
Je m'enfouis dans l'herbe sombre
Où les chênes versent leurs ombres
Et je baise les fleurs sur leurs bouches de feu.

Les bras fluides et doux des rivières m'accueillent ;
Je me repose et je repars,
Avec mon guide : le hasard,
Par des sentiers sous bois dont je mâche les feuilles.

Il me semble jusqu'à ce jour n'avoir vécu
Que pour mourir et non pour vivre :
Oh ! quels tombeaux creusent les livres
Et que de fronts armés y descendent vaincus !

Dites, est-il vrai qu'hier il existât des choses,
Et que des yeux quotidiens
Aient regardé, avant les miens,
Se pavoiser les fruits et s'exalter les roses !

Pour la première fois, je vois les vents vermeils
Briller dans la mer des branchages,
Mon âme humaine n'a point d'âge ;
Tout est jeune, tout est nouveau sous le soleil.

J'aime mes yeux, mes bras, mes mains, ma chair, mon torse
Et mes cheveux amples et blonds
Et je voudrais, par mes poumons,
Boire l'espace entier pour en gonfler ma force.

Oh ! ces marches à travers bois, plaines, fossés,
Où l'être chante et pleure et crie
Et se dépense avec furie
Et s'enivre de soi ainsi qu'un insensé !



Du même auteur :
Décembre
Le ciel en nuit s'est déplié
Roses de juin
Ta bonté
Un matin

Verhaeren - Le ciel en nuit s'est déplié


        Nadia Boulanger

Ecouter la version chantée
Interprétation : Tiziana Portoghese
Composition : Nadia Boulanger,Raoul Pugno
- Diffusé par DEEZER -



Émile Verhaeren (1855-1916)


Le ciel en nuit s'est déplié

Le ciel en nuit s'est déplié
Et la lune semble veiller
Sur le silence endormi.

Tout est si pur et clair,
Tout est si pur et si pâle dans l'air
Et sur les lacs du paysage ami,
Quelle angoisse, la goutte d'eau
Qui tombe d'un roseau
Et tinte, et puis se tait dans l'eau.

Mais j'ai tes mains entre les miennes
Et tes yeux sûrs, qui me retiennent,
De leurs ferveurs, si doucement ;
Et je te sens si bien en paix de toute chose
Que rien, pas même un fugitif soupçon de crainte,
Ne troublera, fût-ce un moment,
La confiance sainte
Qui dort en nous comme un enfant repose.



Du même auteur :
Décembre
Le ciel en nuit s'est déplié
Roses de juin
Ta bonté
Un matin

Verhaeren - Roses de juin



Ecouter la version chantée
Interprétation : Tiziana Portoghese
Composition : Nadia Boulanger,Raoul Pugno
- Diffusé par DEEZER -



Émile Verhaeren (1855-1916)


Roses de juin

Roses de juin, vous les plus belles,
Avec vos coeurs de soleil transpercés ;
Roses violentes et tranquilles, et telles
Qu'un vol léger d'oiseaux sur les branches posés ;
Roses de Juin et de Juillet, droites et neuves,
Bouches, baisers qui tout à coup s'émeuvent
Ou s'apaisent, au va-et-vient du vent,
Caresse d'ombre et d'or, sur le jardin mouvant ;
Roses d'ardeur muette et de volonté douce,
Roses de volupté en vos gaines de mousse,
Vous qui passez les jours du plein été
A vous aimer, dans la clarté ;
Roses vives, fraîches, magnifiques, toutes nos roses
Oh ! que pareils à vous nos multiples désirs,
Dans la chère fatigue ou le tremblant plaisir
S'entr'aiment, s'exaltent et se reposent !



Du même auteur :
Décembre
Le ciel en nuit s'est déplié
Roses de juin
Ta bonté
Un matin

Verhaeren - Ta bonté


        Nadia Boulanger

Ecouter la version chantée
Interprétation : Tiziana Portoghese
Composition : Nadia Boulanger,Raoul Pugno
- Diffusé par DEEZER -



Émile Verhaeren (1855-1916)


Chaque heure où je songe à ta bonté

Chaque heure, où je songe à ta bonté
Si simplement profonde,
Je me confonds en prières vers toi.

Je suis venu si tard
Vers la douceur de ton regard,
Et de si loin vers tes deux mains tendues,
Tranquillement, par à travers les étendues!

J'avais en moi tant de rouille tenace
Qui me rongeait à dents rapaces,
La confiance
J'étais si lourd, j'étais si las
J'étais si vieux de méfiance,
J'étais si lourd, j'étais si las
Du vain chemin de tous mes pas.

Je méritais si peu la merveilleuse joie
De voir tes pieds illuminer ma voie,
Que j'en reste tremblant encore et presque en pleurs
Et humble à tout jamais, en face du bonheur.



Du même auteur :
Décembre
Le ciel en nuit s'est déplié
Roses de juin
Ta bonté
Un matin

Verhaeren - Décembre


Une adaptation libre de Daniel Slowik
Musique: Daniel Slowik et John Hude
Chorégraphie: Julie Coulon
Chant: Justine Clercq et Sophie-Anne Descamps

Ecouter la version chantée
Interprétation : Anny et Jean-Marc Versini
Composition : Anny et Jean-Marc Versini
- Diffusé par DEEZER -
Ecouter la version instrumentale
Composition : Anny et Jean-Marc Versini
- Diffusé par DEEZER -



Émile Verhaeren (1855-1916)


Décembre

- Ouvrez, les gens, ouvrez la porte,
je frappe au seuil et à l'auvent,
ouvrez, les gens, je suis le vent,
qui s'habille de feuilles mortes.

- Entrez, monsieur, entrez, le vent,
voici pour vous la cheminée
et sa niche badigeonnée ;
entrez chez nous, monsieur le vent.

- Ouvrez, les gens, je suis la pluie,
je suis la veuve en robe grise
dont la trame s'indéfinise,
dans un brouillard couleur de suie.

- Entrez, la veuve, entrez chez nous,
entrez, la froide et la livide,
les lézardes du mur humide
s'ouvrent pour vous loger chez nous.

- Levez, les gens, la barre en fer,
ouvrez, les gens, je suis la neige,
mon manteau blanc se désagrège
sur les routes du vieil hiver.

- Entrez, la neige, entrez, la dame,
avec vos pétales de lys
et semez-les par le taudis
jusque dans l'âtre où vit la flamme.

Car nous sommes les gens inquiétants
qui habitent le Nord des régions désertes,
qui vous aimons - dites, depuis quels temps ? -
pour les peines que nous avons par vous souffertes.



Du même auteur :
Décembre
Le ciel en nuit s'est déplié
Roses de juin
Ta bonté
Un matin