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Richepin - Le ciel est transi


Ecouter la version chantée
Compositeur : Julian Aguirre
Interprète : Victor Torres
- Diffusé par DEEZER -
Ecouter la version chantée
Compositeur : César Cui
Interprète : Boris Christoff
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926)


Le ciel est transi

Le ciel est transi.
Sur la terre nue
La neige est venue.
Sur mon coeur aussi.

Dans l'air obscurci
Les feuilles dernières
Roulent aux ornières.
Mon bonheur aussi.

Il fait froid ici.
Les cailles, les grives,
Ont quitté nos rives.
Ma maîtresse aussi.



Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Richepin - Le fou


    Oeuvre de Victor Hugo (Lavis sépia et encre de Chine)
    Maisons Victor Hugo Paris-Guernesey


Ecouter la version chantée
Composée et interprétée
par Tonio Génème
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926) - La chanson des gueux


Le fou

Je suis un vieux né en Flandre
Je ne sais où.
On m’a trouvé dans la cendre
Comme un grillou.
Ma naissance fit esclandre,
Car j’étais fou.

Fou, fou, en venant au monde,
Le roi des fous !
Ma mère n’étant pas blonde,
Moi je fus roux.
Et l'on me dit à la ronde :
D’où venez-vous?

Ah ! qui donc m’achètera
Mon joli piège,
Mon joli piège?
Ah ! qui donc m’achètera
Mon joli piège à rats?


D’où je viens, moi petit homme?
Je n’en sais rien.
Là-bas, plus haut que la Somme,
On n’est pas bien,
Car le ciel y est froid comme
Le nez d’un chien.

Je viens d’un lieu où l'on entre
Et d’où l’on sort.
C’est au plus creux de cet antre
Qu’est notre sort.
Quand ma mère ouvrit son ventre,
Je pris l’essor.

Je pris l’essor, et mes ailes
Dans le ciel bleu
Ont fondu comme chandelles
Qu’on jette au feu.
Aussi, nulle entre les belles
Ne m’aime un peu.

Mais à l'amant qui assiège
En soupirant
Leur coeur, plus léger qu’un liège
Sur un torrent,
Je vends pour deux liards un piège
Crac! qui les prend.

Mon piège est un sac en serge
Noir comme un trou,
Où chante un papillon vierge
Piqué d’un clou,
Et où flambe comme un cierge
Le coeur d’un fou.



Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Jean Richepin - Mon verre est vidé



Ecouter la version chantée
Composée et interprétée
par Tonio Génème
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926)


Mon verre est vidé

Dans un verre de Bohême
Creux comme un ravin,
J’ai versé du vin que j’aime,
J’ai versé du vin.
Mon estomac peu sévère
S’en est inondé.
J’avais du vin plein mon verre.
Mon verre est vidé.

Le vin fumeux de la gloire
Tenta mon cerveau,
Et je voulus aussi boire
De ce vin nouveau.
Ce vieux tonneau qu’on révère,
Je l’ai débondé.
En songe, il remplit mon verre.
Mon verre est vidé.

L’amour est une piquette
Qui mord le palais.
Or, je m’en suis mis en quête,
Du bouge au palais.
Effeuillant la primevère
Dans ce vin fraudé,
J’ai bu l’amour à plein verre.
Mon verre est vidé.

Loin des chants et des vacarmes,
Dans un coin bien clos,
J’ai fait du vin de mes larmes
Et de mes sanglots.
Mis en croix sur un calvaire,
De fiel transsudé
J’ai bu sans pâlir un verre.
Mon verre est vidé.

Après tant de boissons vaines,
Que boire à présent ?
Reste le sang de mes veines.
C’est du mauvais sang.
N’importe ! je persévère.
De mon cœur ridé
Le sang pleure dans mon verre.
Mon verre est vidé.



Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Richepin - Les oiseaux de passage



Interprétation : Georges Brassens
Composition : Georges Brassens
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926)


Les oiseaux de passage

Ô vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne;
Ça lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.

Ce dindon a toujours béni sa destinée.
Et quand vient le moment de mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs : "C'est là que je suis née,
Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir."

Elle a fait son devoir c'est à dire que oncques
Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L'emportant sans rameur sur un fleuve inconnu.

Et tous sont ainsi faits, vivre la même vie
Toujours pour ces gens là cela n'est point hideux.
Ce canard n'a qu'un bec et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.

Ils n'ont aucun besoin de baiser sur les lèvres
Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Possèdent pour tout coeur un viscère sans fièvre,
Un coucou régulier et garanti dix ans !

Ô les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace,
Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe.
Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !

Regardez les passer! Eux ce sont les sauvages,
Ils vont où leur désir le veut : par dessus monts
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.

Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.

Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volailles comme vous.
Mais ils sont avant tout des fils de la chimère,
Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.

Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.



Interprétation : Maxime Le Forestier
Composition : Georges Brassens
- Diffusé par DEEZER -

Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Richepin - Larmes



Ecouter la version chantée
Interprétation : Yann Beuron
Composition : Gabriel Fauré
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926)


Larmes

Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre,
Une larme tombe, puis une autre,
Toi, qui pleures-tu? Ton doux pays,
Tes parents lointains, ta fiancée.
Moi, mon existence dépensée
En voeux trahis.

Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre.
Une larme tombe, puis une autre.
Semons dans la mer ces pâles fleurs.
À notre sanglot qui se lamente
Elle répondra par la tourmente
Des flots hurleurs.

Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre.
Une larme tombe, puis une autre.
Le flux de la mer en est grossi
Et d'une salure plus épaisse,
Depuis si longtemps que notre espèce
Y pleure ainsi.

Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre.
Une larme tombe, puis une autre.
Peut-être toi-même, ô triste mer,
Mer au goût de larme âcre et salée,
Es-tu de la terre inconsolée
Le pleur amer.



Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Richepin - Au cimetière


Ecouter la version chantée
Interprétation : Yann Beuron
Composition : Gabriel Fauré
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926)


Au cimetière

Heureux qui meurt ici,
Ainsi que les oiseaux des champs!
Son corps, près des amis,
Est mis dans l'herbe et dans les chants.
Il dort d'un bon sommeil vermeil,
Sous le ciel radieux.
Tous ceux qu'il a connus, venus,
Lui font de longs adieux.

À sa croix les parents pleurant,
Restent agenouillés,
Et ses os, sous les fleurs, de pleurs
Sont doucement mouillés
Chacun sur le bois noir,
Peut voir s'il était jeune ou non,
Et peut, avec de vrais regrets.
L'appeler par son nom,

Combien plus malchanceux
Sont ceux qui meurent à la mé,
Et sous le flot profond
S'en vont loin du pays aimé!
Ah! pauvres! qui pour seul linceul
Ont les goémons verts,
Où l'on roule inconnu, tout nu,
Et les yeux grands ouverts!



Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Richepin - Sonnet d'automne



Ecouter la version chantée
Interprétation : Mireille Delunsch
Composition : Louis Vierne
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926)


Sonnet d'automne

Ah! l'automne vient aux amours comme aux années!
On a beau n'y pas croire et ne l'attendre pas,
La navrante saison arrive pas à pas
Et se fait un bouquet de nos heures glanées.

Dans sa robe flottante aux nuances fanées,
Faite de velours rouge et de rouge lampas,
Sa chair de fruits trop mûrs garde encor des appas.
Mais sa bouche a l'odeur des pâles solanées.

Ses grands yeux sont brouillés comme un ciel orageux.
Orgueilleuse, méchante et folle, elle a pour jeux
De tuer les oiseaux et d'arracher les feuilles.

Ô mauvaise saison, semeuse de remords,
Te voilà donc! Bientôt, pour peu que tu le veuilles,
Tous mes bois seront nus et tous mes oiseaux morts.



Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Richepin - Les Philistins

        Jean Richepin en 1876

Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Georges Brassens
Ecouter sur DEEZER
Compositeur : Georges Brassens
Interprètes : Calise et Serge Bouzouki



Jean Richepin - (1849-1926)


Les Philistins

Philistins, épiciers,
Tandis que vous caressiez
Vos femmes

En songeant aux petits
Que vos grossiers appétits
Engendrent

Vous pensiez : "Ils seront
Menton rasé, ventre rond,
Notaires"

Mais pour bien vous punir,
Un jour vous voyez venir
Sur terre

Des enfants non voulus
Qui deviennent chevelus
Poètes.

Car toujours ils naîtront
Comme naissent d’un étron
Des roses



Ecouter sur DEEZER
Compositeur : Georges Brassens
Interprète : Tierra del sur

Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Richepin - Les deux ménétriers

Un portrait assez fidèle de Jean Richepin par Rigel d'Illzach

Ecouter la version chantée
interprétée par Edith Piaf
sur une musique de Lucien Durand
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926)


Les deux ménétriers

Sur les noirs chevaux sans mors,
Sans selle et sans étriers,
Par le royaume des morts
Vont deux blancs ménétriers.

Ils vont un galop d'enfer,
Tout en raclant leurs crincrin
Avec des archets de fer,
Ayant des cheveux pour crins.

Au fracas des durs sabots,
Au rire des violons,
Les morts sortent des tombeaux.
Dansons et cabriolons!

Et les trépassés joyeux
Suivent par bonds et soufflant,
Avec une flamme aux yeux,
Rouge dans leurs crânes blancs.

Soudain les chevaux sans mors,
Sans selle et sans étriers
Font halte et voici qu'aux morts
Parlent les ménétriers.

Le premier dit, d'une voix
Sonnant comme un tympanon:
Voulez-vous vivre deux fois?
Venez, la Vie est mon nom!

Et tous, même les plus gueux
Qui de rien n'avaient joui,
Tous, dans un élan fougueux,
Les morts ont répondu: Oui!

Alors l'autre, d'une voix
Qui Soupirait comme un cor,
Leur dit: Pour vivre deux fois,
Il vous faut aimer encore.

Aimez donc! Enlacez vous!
Venez, l'Amour est mon nom.
Mais tous, même les plus fous,
Les morts ont répondu: non!

Et de leurs doigts décharnés,
Montrant leurs coeurs en lambeaux,
Avec des cris de damnés,
Sont rentrés dans leur tombeaux.

Et les blancs ménétriers
Sur leurs noirs chevaux sans mors,
Sans selle et sans étriers,
Ont laissé dormir les morts.



Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne