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Caussimon - Ma mère



Ecouter sur DEEZER
Composition : Eph Robberecht - Raymond Jos
Interprète : Jean-Roger Caussimon




Jean-Roger Caussimon - (1918-1985)


Ma mère

Les matins où le jour se lève
Avec mauvaise volonté
Lorsque je m'entonne du thé
Pour me désengluer d'un rêve,
Par ces matins de bouche amère
Où le suicide a des attraits
Sans que j'en puisse voir les traits
Auprès de moi se tient ma mère.

Elle est venue du cimetière
Où l'an mil neuf cent trente-six
Après un bref De Profundis
On l'a couchée dessous la pierre,
Moi qui la croyais feuille morte
L'humus d'où jaillit le printemps,
Voilà qu'après plus de trente ans
Elle a bien su trouver ma porte

Elle me regarde en silence
Sans avoir contour ni linceul,
Je fais bien semblant d'être seul
Mais je me heurte à sa présence,
Je ne suis plus cet enfant sage
Qu'elle avait nourri de son sein
Pourquoi vient-elle ? En quel dessein ?
Et pour me dire quel message ?

Dis-moi, viens-tu chercher mon âme
Ou simplement la surveiller ?
Mes enfants vont se réveiller
Et je dois réveiller ma femme,
Va-t'en maman, le jour va poindre,
Un jour de plus, un jour de moins,
Entre nous soit dit, sans témoin,
Je me prépare à te rejoindre.



Du même auteur :
Le funambule
Le temps du tango
Ma mère
Nous deux
Nuits d'absence
Ostende

Caussimon - Nuits d'absence


        Interprété par Jean-Louis Murat - Musique de Léo Ferré




Jean-Roger Caussimon - (1918-1985)


Nuits d'absence

II est des nuits où je m'absente
Discrètement, secrètement...
Mon image seule est présente
Elle a mon front, mes vêtements...
C'est mon sosie dans cette glace
C'est mon double de cinéma...
À ce reflet qui me remplace
Tu jurerais... que je suis là...

Mais je survole en deltaplane
Les sommets bleus des Pyrénées
En Andorre-la-Catalane
Je laisse aller ma destinée...
Je foule aux pieds un champ de seigle
Ou bien, peut-être, un champ de blé
Dans les airs, j'ai croisé des aigles
Et je croyais leur ressembler...

Le vent d'été, parfois, m'entraîne
Trop loin, c'est un risque à courir
Dans le tumulte des arènes
Je suis tout ce qui doit mourir...
Je suis la pauvre haridelle
Au ventre ouvert par le toro...
Je suis le toro qui chancelle
Je suis la peur... du torero...
Jour de semaine ou bien dimanche?
Tout frissonnant dans le dégel
Je suis au bord de la mer Blanche
Dans la nuit blanche d'Arkhangelsk...
J'interpelle des marins ivres
Autant d'alcool que de sommeil:
"Cet éclat blême sur le givre
Est-ce la lune... ou le soleil?"

Le jour pâle attriste les meubles
Et voilà, c'est déjà demain
Le gel persiste aux yeux aveugles
De mon chien qui cherche ma main...
Et toi, tu dors dans le silence
Où, sans moi, tu sais recouvrer
Ce visage calme d'enfance
Qui m'attendrit... jusqu'à pleurer...

Il est des nuits où je m'absente
Discrètement, secrètement...
Mon image seule est présente
Elle a mon front mes vêtements...
C'est mon sosie dans cette glace
C'est mon double de cinéma
À ce reflet qui me remplace
Tu jurerais... que je suis là...

Il est des nuits, où je m'absente
Discrètement, secrètement...
Mon image seule est présente
Elle a mon front mes vêtements...
C'est mon sosie dans cette glace
C'est mon double de cinéma
À ce reflet qui me remplace
Tu jurerais... que je suis là...



Du même auteur :
Le funambule
Le temps du tango
Ma mère
Nous deux
Nuits d'absence
Ostende

Caussimon - Nous deux


                        Composé et interprété par Leo Ferré

Ecouter sur DEEZER
Compositeur : Leo Ferré
Interprète : Serge Utgé Royo




Jean-Roger Caussimon (1918-1985)


Nous deux

Ils sont partis, sans crier gare
Avec leurs mômes et leurs guitares
Nos frères gitans de Saint-Ouen.
Elles sont parties, à tire-d'aile
Et sans retour, les hirondelles
Paris n'en avait plus besoin...
Flots de béton et de bêtise
Faut des drugstores et du strip-tease
Des buildings et des souterrains
Et de Boulogne et de Vincennes
Et des quais fleuris de la Seine
Bientôt, il ne restera rien.
...
Tu vois, c'est écrit à la une :
On se dispute déjà la Lune...
Enfants de demain, innocents !
Un général, sur les planètes
Vous suivra de loin, à la lunette
Et dira : C'est rouge de sang !...
À tant jongler avec la bombe
Un jour, faudra bien qu'elle tombe,
C'est son but et c'est notre lot.
Il faudra bien que ce jour vienne,
Adieu Paris et adieu Vienne,
Adieu Rome et Monte-Carlo !...
...



Du même auteur :
Le funambule
Le temps du tango
Ma mère
Nous deux
Nuits d'absence
Ostende

Caussimon - Le funambule



Ecouter la version chantée
Interprétation : Jean-Roger Caussimon
Composition : Francis Lai
- Diffusé par DEEZER -




Jean-Roger Caussimon - (1918-1985)


Le funambule

De tous ses copains du cirque forain
Pas un n'avait dit au vieux funambule
Qu'il était aussi parfois somnambule
Ça n'aurait servi strictement à rien

Le public parti quand la lune dehors
À travers les trous de la vieille toile
Allumait un ciel tout rempli d'étoiles
Le vieux funambule arrivait alors

Lui qui n'était pas tellement sûr de lui
Qui souffrait des reins qui avait des vertiges
Était tout changé c'était un prodige
Oui c'était vraiment le jour et la nuit

Plus besoin d'ombrelle ou de balancier
Les sauts périlleux devenaient faciles
Il était gracieux, il était agile
Comme un demi-dieu sur son fil d'acier

Et ce fut ainsi qu'un enfant le vit
Un enfant puni ou un fils de pauvre
Qui s'était glissé dans l'odeur des fauves
Et qui le suivait d'un regard ravi

Spectateur fortuit de ce numéro
L'enfant applaudit à tant de merveilles
Mais un somnambule quand on le réveille
Comme un funambule ça tombe de haut

De tous ses copains du cirque forain
Pas un n'avait dit au vieux funambule
Qu'il était aussi parfois somnambule
Les gens du voyage sont des gens très bien



Du même auteur :
Le funambule
Le temps du tango
Ma mère
Nous deux
Nuits d'absence
Ostende

Caussimon - Le temps du tango



Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Leo Ferré




Jean-Roger Caussimon - (1918-1985)


Le temps du tango

Moi je suis du temps du tango
Où même les durs étaient dingos
De cette fleur du guinche exotique
Ils y paumaient leur énergie
Car abuser de la nostalgie
C'est comme l'opium, ça intoxique
Costume clair et chemise blanche
Dans le sous-sol du Mikado
J'en ai passé des beaux dimanches
Des belles venaient en avalanche
Et vous offraient comme un cadeau
Rondeurs du sein et de la hanche
Pour qu'on leur fasse danser le tango!

Ces mômes-là, faut pas vous tromper
C'était de la belle petite poupée
Mais pas des filles, ni des mondaines
Et dame, quand on a travaillé
Six jours entiers, on peut se payer
D'un coeur léger, une fin de semaine
Si par hasard et sans manières
Le coup de béguin venait bientôt
Elles se donnaient, c'était sincère
Ah! ce que les femmes ont pu me plaire
Et ce que j'ai plu! J'étais si beau!
Faudrait pouvoir faire marche arrière
Comme on le fait pour danser le tango!

Des tangos, y'en avait des tas
Mais moi je préférais "Violetta"
C'est si joli quand on le chante
Surtout quand la boule de cristal
Balance aux quatre coins du bal
Tout un manège d'étoiles filantes
Alors, c'était plus Valentine
C'était plus Loulou, ni Margot
Dont je serrais la taille fine
C'était la reine de l'Argentine
Et moi j'étais son hidalgo
Oeil de velours et main câline
Ah! ce que j'aimais danser le tango!

Mais doucement passent les jours
Adieu, la jeunesse et l'amour
Les petites mômes et les "je t'aime"
On laisse la place et c'est normal
Chacun son tour d'aller au bal
Faut pas que ça soit toujours aux mêmes
Le coeur, ça se dit: corazon
En espagnol dans les tangos
Et dans mon coeur, ce mot résonne
Et sur le boulevard, en automne
En passant près du Mikado
Je ne m'arrête plus, mais je fredonne
C'était bath, le temps du tango!



Du même auteur :
Le funambule
Le temps du tango
Ma mère
Nous deux
Nuits d'absence
Ostende

Caussimon - Ostende


Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Leo Ferré




Jean-Roger Caussimon - (1918-1985)


Comme à Ostende

On voyait les chevaux de la mer
Qui fonçaient la tête la première
Et qui fracassaient leur crinière
Devant le casino désert
La barmaid avait dix-huit ans
Et moi qui suis vieux comme l'hiver
Au lieu de me noyer dans un verre
Je me suis baladé dans le printemps
De ses yeux taillés en amande

Ni gris ni verts, ni gris ni verts
Comme à Ostende et comme partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on se demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut le coup
Si ça vaut le coup de vivre sa vie

Je suis parti vers ma destinée
Mais voilà qu'une odeur de bière
De frites et de moules marinières
M'attire dans un estaminet
Là y'avait des types qui buvaient
Des rigolos des tout rougeauds
Qui s'esclaffaient qui parlaient haut
Et la bière on vous la servait
Bien avant qu'on en redemande

Oui ça pleuvait, oui ça pleuvait
Comme à Ostende et comme partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on se demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut le coup
Si ça vaut le coup de vivre sa vie

On est allé, bras dessus, bras dessous
Dans le quartier où y'a des vitrines
Remplies de présences féminines
Qu'on veut se payer quand on est saoul
Mais voilà que tout au bout de la rue
Est arrivé un limonaire
Avec un vieil air du tonnerre
A vous faire chialer tant et plus
Si bien que tous les gars de la bande

Se sont perdus, se sont perdus
Comme à Ostende et comme partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on se demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut le coup
Si ça vaut le coup de vivre sa vie




Du même auteur :
Le funambule
Le temps du tango
Ma mère
Nous deux
Nuits d'absence
Ostende