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Hugo - Danse en rond


Ecouter sur DEEZER
composé et interprété
par Jean-Louis Caillat




Victor Hugo - (1802-1885)

Toute la lyre


Danse en rond

Fanny vint danser en rond,
Le dimanche au buis béni.
- Les garçons en chasse vont ;
Les filles disent nenni.

Elle a l'aube sur le front ;
Le hâle m'a tout bruni.
- Les garçons en pêche vont ;
Les filles disent nenni.

Je l'adore nuit et jour,
Et je n'ai jamais fini.
- Les garçons vont au labour ;
Les filles disent nenni.

Un rossignol chante au fond
De mon vieux coeur rajeuni.
- Les garçons aux vignes vont ;
Les filles disent nenni.

Grands arbres du bois profond
Serai-je aimé de Fanny ?
- Les garçons en guerre vont ;
Les filles disent nenni.

Jai deux ormeaux dans ma cour ;
L'un dit non, l'autre dit si !
Les garçons vont à l'amour
- Les filles y vont aussi.


Musset - Mimi Pinson



Ecouter sur DEEZER
Interprétation : Camille Maurane
Composition : Frédéric Bérat
Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Jean-Louis Caillat




Alfred de Musset - (1810-1857)


Mimi Pinson

Mimi Pinson est une blonde,
Une blonde que l’on connaît.
Elle n’a qu’une robe au monde,
Landerirette !
Et qu’un bonnet.
Le Grand Turc en a davantage.
Dieu voulut de cette façon
La rendre sage.
On ne peut pas la mettre en gage,
La robe de Mimi Pinson.

Mimi Pinson porte une rose,
Une rose blanche au côté.
Cette fleur dans son coeur éclose,
Landerirette !
C’est la gaieté.
Quand un bon souper la réveille,
Elle fait sortir la chanson
De la bouteille.
Parfois il penche sur l’oreille,
Le bonnet de Mimi Pinson.

Elle a les yeux et la main prestes.
Les carabins, matin et soir,
Usent les manches de leurs vestes,
Landerirette !
A son comptoir.
Quoique sans maltraiter personne,
Mimi leur fait mieux la leçon
Qu’à la Sorbonne.
Il ne faut pas qu’on la chiffonne,
La robe de Mimi Pinson.

Mimi Pinson peut rester fille,
Si Dieu le veut, c’est dans son droit.
Elle aura toujours son aiguille,
Landerirette !
Au bout du doigt.
Pour entreprendre sa conquête,
Ce n’est pas tout qu’un beau garçon :
Faut être honnête ;
Car il n’est pas loin de sa tête,
Le bonnet de Mimi Pinson.

D’un gros bouquet de fleurs d’orange
Si l’amour veut la couronner,
Elle a quelque chose en échange,
Landerirette !
A lui donner.
Ce n’est pas, on se l’imagine,
Un manteau sur un écusson
Fourré d’hermine ;
C’est l’étui d’une perle fine,
La robe de Mimi Pinson.

Mimi n’a pas l’âme vulgaire,
Mais son coeur est républicain :
Aux trois jours elle a fait la guerre,
Landerirette !
En casaquin.
A défaut d’une hallebarde,
On l’a vue avec son poinçon
Monter la garde.
Heureux qui mettra la cocarde
Au bonnet de Mimi Pinson !


Hugo - Chanson de Gavroche


Ecouter la version chantée
composée et interprétée
par Jean-Louis Caillat
- Diffusé par DEEZER -




Victor Hugo - (1802-1885)

Toute la lyre


Chanson de Gavroche

La bourgeoisie est un veau
Qui s’enrhume du cerveau
Au moindre vent frais qui souffle ;
Le bourgeois c’est la pantoufle
Qu’un roi met sous ses talons
Pour marcher à reculons.

Je fais la chansonnette,
Faites le rigodon.
Ramponneau Ramponnette, don !
Ramponneau Ramponnette !


Le bourgeois est un grimaud
Qui prend sa pendule au mot
Chaque fois qu’elle retarde.
Il contresigne en bâtarde
Coups d’état, décrets, traités,
Et toutes les lâchetés.

Il enseigne à ses marmots
Comment on rit de nos maux ;
Pour lui, le peuple et la France,
La liberté, l’espérance,
L’homme et Dieu, sont au-dessous
D’une pièce de cent sous.

Le bourgeois a des regrets ;
Il pleure sur le progrès,
Sur ses loyers qu’on effleure,
Sur les rois, fiacres à l’heure,
Sur sa caisse, et sur la fin
Du monde où l’on avait faim.



Ecouter sur DEEZER
Interprétation : Jacques Douai
Composition : Lucien Merer

Hugo - Jean qui guette


                                Angelo Graziano - "Le clochard"

Ecouter la version chantée
composée et interprétée
par Jean-Louis Caillat
- Diffusé par DEEZER -




Victor Hugo - (1802-1885)

Toute la lyre


Jean qui guette

Je suis Jean qui guette,
Chanteur et siffleur,
Qui serait poète
S'il n'était voleur,

Et qui serait morne
S'il ne trouvait pas
Au coin de la borne
Ses quatre repas.

J'ai la mine haute
Et le nez en fleur
De la Pentecôte
A la Chandeleur.

Je rôde, je marche;
J'ai pour toit le ciel,
Pour alcôve une arche
Du pont Saint-Michel.

Ah! c'est toi, vieux singe!
Disent les cathos
Qui battent leur linge
Au bord des bateaux,

Drôlesses ingambes,
Et que j'aime à voir
Se laver les jambes
En chantant le soir.

J'ai près d'une belle
Respect et bon ton;
Je lui dis mamselle;
Ça flatte Goton.

Quand j'ai d'aventure
Fait quelque bon coup,
J'en mène en voiture
Quelqu'une à Saint-Cloud.

J'invite à ma table,
Pour un fin soupé,
La plus respectable,
Une franche p.

Les sergents de ville,
Valets du plus fort,
Ont l'âme si vile
Qu'ils me font du tort.

Sous la raison basse
Que j'ai pris parfois
Leur bourse qui passe
A d'affreux bourgeois,

On vient, on saccage
Mon lit de roseau,
On me met en cage
Comme un pauvre oiseau.

J'échappe, et m'en tire;
Mais c'est ennuyeux,
Pour moi qui respire
Tout le vent des cieux!

Cela me dérange.
Des fois j'ai logé
Sous le pont-au-change;
J'ai déménagé.

J'ai plus d'une issue.
Ma vie est ainsi
Toute décousue,
Ma culotte aussi.

Ah! les temps sont rudes!
Souvent on a faim,
Les filles sont prudes,
La jeunesse enfin

N'a plus, que c'est bête!
Le moindre oripeau,
Ni joie en la tête,
Ni plume au chapeau.

Je suis, pour tout dire,
Un garçon railleur,
Moins mauvais qu'un pire,
Moins bon qu'un meilleur.

Je ris comme un coffre,
Je bois comme un trou.
Ô Satan! je m'offre
À toi pour un sou!



Hugo - Je ne me mets pas en peine


Ecouter la version chantée
Interprétation : Jean-Louis Caillat
Composition : Jean-Louis Caillat
- Diffusé par DEEZER -




Victor Hugo - (1802-1885)


Je ne me mets pas en peine

Je ne me mets pas en peine
Du clocher ni du beffroi ;
Je ne sais rien de la reine,
Et je ne sais rien du roi ;

J'ignore, je le confesse,
Si le seigneur est hautain,
Si le curé dit la messe
En grec ou bien en latin ;

S'il faut qu'on pleure ou qu'on danse,
Si les nids jasent entr'eux ;
Mais sais-tu ce que je pense ?
C'est que je suis amoureux.

Sais-tu, Jeanne, à quoi je rêve ?
C'est au mouvement d'oiseau
De ton pied blanc qui se lève
Quand tu passes le ruisseau.

Et sais-tu ce qui me gêne ?
C'est qu'à travers l'horizon,
Jeanne, une invisible chaîne
Me tire vers ta maison.

Et sais-tu ce qui m'ennuie ?
C'est l'air charmant et vainqueur,
Jeanne, dont tu fais la pluie
Et le beau temps dans mon coeur.

Et sais-tu ce qui m'occupe,
Jeanne ? c'est que j'aime mieux
La moindre fleur de ta jupe
Que tous les astres des cieux.



Ecouter la version chantée
Compositeur : Gael Liardon
Interprète : Gael Liardon
- Diffusé par YOUTUBE -

Hugo - La chanson de Jean Prouvaire


Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Jean-Louis Caillat
Titre : Beaux jours



Victor Hugo - Les misérables


La chanson de Jean Prouvaire

Vous rappelez-vous notre douce vie,
Lorsque nous étions si jeunes tous deux,
Et que nous n'avions au coeur d'autre envie
Que d'être bien mis et d'être amoureux,

Lorsqu'en ajoutant votre âge à mon âge,
Nous ne comptions pas à deux quarante ans,
Et que, dans notre humble et petit ménage,
Tout, même l'hiver, nous était printemps?

Beaux jours! Manuel était fier et sage,
Paris s'asseyait à de saints banquets,
Foy lançait la foudre, et votre corsage
Avait une épingle où je me piquais.


Tout vous contemplait. Avocat sans causes,
Quand je vous menais au Prado dîner,
Vous étiez jolie au point que les roses
Me faisaient l'effet de se retourner.

Je les entendais dire: Est-elle belle!
Comme elle sent bon! Quels cheveux à flots!
Sous son mantelet elle cache une aile,
Son bonnet charmant est à peine éclos.

J'errais avec toi, pressant ton bras souple.
Les passants croyaient que l'amour charmé
Avait marié, dans notre heureux couple,
Le doux mois d'avril au beau mois de mai.


Nous vivions cachés, contents, porte close,
Dévorant l'amour, bon fruit défendu,
Ma bouche n'avait pas dit une chose
Que déjà ton coeur avait répondu.

La Sorbonne était l'endroit bucolique
Où je t'adorais du soir au matin.
C'est ainsi qu'une âme amoureuse applique
La carte du Tendre au pays latin.

Ô place Maubert! Ô place Dauphine!
Quand, dans le taudis frais et printanier,
Tu tirais ton bas sur ta jambe fine,
Je voyais un astre au fond du grenier.


J'ai fort lu Platon, mais rien ne m'en reste;
Mieux que Malebranche et que Lamennais,
Tu me démontrais la bonté céleste
Avec une fleur que tu me donnais.

Je t'obéissais, tu m'étais soumise;
Ô grenier doré! te lacer! te voir
Aller et venir des l'aube en chemise,
Mirant ton jeune front à ton vieux miroir.

Et qui donc pourrait perdre la mémoire
De ces temps d'aurore et de firmament,
De rubans, de fleurs, de gaze et de moire,
Où l'amour bégaye un argot charmant?


Nos jardins étaient un pot de tulipe;
Tu masquais la vitre avec un jupon;
Je prenais le bol de terre de pipe,
Et je te donnais le tasse en japon.

Et ces grands malheurs qui nous faisaient rire!
Ton manchon brûlé, ton boa perdu!
Et ce cher portrait du divin Shakespeare
Qu'un soir pour souper nons avons vendu!


J'étais mendiant et toi charitable.
Je baisais au vol tes bras frais et ronds.
Dante in folio nous servait de table
Pour manger gaîment un cent de marrons.

La première fois qu'en mon joyeux bouge
Je pris un baiser à ta lèvre en feu,
Quand tu t'en allas décoiffée et rouge,
Je restai tout pâle et je crus en Dieu!

Te rappelles-tu nos bonheurs sans nombre,
Et tous ces fichus changés en chiffons?
Oh que de soupirs, de nos coeurs pleins d'ombre,
Se sont envolés dans les cieux profonds!


Hugo - Sur un dessin d'Albert Durer


        Albert Dürer - Melencolia - 1514

Ecouter la version chantée
Interprétation : Jean-Louis Caillat
Composition : Jean-Louis Caillat
- Diffusé par DEEZER -



Victor Hugo - Toute la Lyre


Minuit - D'après Albert Dürer

Le frêle esquif sur la mer sombre
Sombre ;
La foudre perce d'un éclair
L'air.

C'est minuit. L'eau gémit, le tremble
Tremble,
Et tout bruit dans le manoir
Noir ;

Sur la tour inhospitalière
Lierre,
Dans les fossés du haut donjon,
Jonc ;

Dans les cours, dans les colossales
Salles,
Et dans les cloîtres du couvent,
Vent.

La cloche, de son aile atteinte,
Tinte,
Et son bruit tremble en s'envolant
Lent.

Le son qui dans l'air se disperse
Perce
La tombe où le mort inconnu,
Nu,

Épelant quelque obscur problème
Blême,
Tandis qu'au loin le vent mugit,
Gît.

Tous se répandent dans les ombres,
Sombres,
Rois, reines, clercs, soudards, nonnains,
Nains.

La voix qu'ils élèvent ensemble,
Semble
Le dernier soupir qu'un mourant
Rend.

Les ombres vont au clair de lune,
L'une
En mitre et l'autre en chaperon
Rond.

Celle-ci qui roule un rosaire
Serre
Dans ses bras un enfant tremblant,
Blanc.

Celle-là, voilée et touchante,
Chante
Au bord d'un gouffre où le serpent
Pend.

D'autres, qui dans l'air se promènent,
Mènent
Par monts et vaux, des palefrois
Froids.

L'enfant mort à la pâle joue,
Joue ;
Le gnome grimace, et l'esprit
Rit.

On dirait que le beffroi pleure ;
L'heure
Semble dire en traînant son glas
Las :

- Enfant ! retourne dans ta tombe !
Tombe
Sous le pavé des corridors,
Dors !

L'enfer souillerait ta faiblesse.
Laisse
Ses banquets à tes envieux,
Vieux.

C'est aller au sabbat trop jeune !
Jeûne.
Garde-toi de leurs jeux hideux,
D'eux !

Vois-tu dans la sainte phalange
L'ange
Qui vient t'ouvrir le paradis,
Dis ? -

Ains la mort nous chasse et nous foule,
Foule
De héros petits et d'étroits
Rois.

Attilas, Césars, Cléopâtres,
Pâtres,
Vieillards narquois et jouvenceaux
Sots,

Bons évêques à charge d'âmes,
Dames,
Saints docteurs, lansquenets fougueux,
Gueux,

Nous serons un jour, barons, prêtres,
Reîtres,
Avec nos voeux et nos remords
Morts.

Pour moi, quand l'ange qui réclame
L'âme
Se viendra sur ma couche, un soir,
Seoir ;

Alors, quand sous la pierre froide,
Roide,
Je ferai le somme de plomb,
Long ;

Ô toi, qui dans mes fautes mêmes
M'aimes,
Viens vite, si tu te souviens,
Viens

T'étendre à ma droite, endormie,
Mie ;
Car on a froid dans le linceul,
Seul.


Hugo - La Chanson du spectre


Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Jean-Louis Caillat
Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Serge Kerval



Victor Hugo (1802-1885)


La Chanson du spectre

Qui donc êtes-vous, la belle ?
Comment vous appelez-vous ?
Une vierge était chez nous ;
Ses yeux étaient ses bijoux.
Je suis la vierge, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.

Vous êtes en blanc, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
En gardant les grands bœufs roux,
Claude lui fit les yeux doux.
Je suis la fille, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.

Vous portez des fleurs, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
Les vents et les cœurs sont fous,
Un baiser les fit époux.
Je suis l’amante, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.

Vous avez pleuré, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
Elle eut un fils, prions tous,
Dieu le prit sur ses genoux.
Je suis la mère, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.

Vous êtes pâle, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
Elle s’enfuit dans les trous,
Sinistre, avec les hiboux.
Je suis la folle, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.

Vous avez bien froid, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
Les amours et les yeux doux
De nos cercueils sont les clous.
Je suis la morte, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.


Hugo - Les hirondelles



Ecouter la version chantée
Interprétation : Jean-Louis Caillat
Composition : Jean-Louis Caillat
- Diffusé par DEEZER -



Victor Hugo - Chansons des rues et des bois


Les hirondelles

Les hirondelles sont parties.
Le brin d'herbe a froid sur les toits ;
Il pleut sur les touffes d'orties.
Bon bûcheron, coupe du bois.

Les hirondelles sont parties.
L'air est dur, le logis est bon.
Il pleut sur les touffes d'orties.
Bon charbonnier, fais du charbon.

Les hirondelles sont parties.
L'été fuit à pas inégaux ;
Il pleut sur les touffes d'orties.
Bon fagotier, fais des fagots.

Les hirondelles sont parties.
Bonjour, hiver ! bonsoir, ciel bleu !
Il pleut sur les touffes d'orties.
Vous qui mourez, faites du feu.

Les hirondelles sont parties.
Givre la nuit, bise le jour.
Il pleut sur les touffes d’orties.
Vous qui vivez, faites l’amour.


Hugo - Chanson du proscrit


Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Jean-Louis Caillat




Victor Hugo - (1802-1885)

Les quatre vents de l'esprit


Proscrit, regarde les roses

Proscrit, regarde les roses ;
Mai joyeux, de l'aube en pleurs
Les reçoit toutes écloses ;
Proscrit, regarde les fleurs.

- Je pense
Aux roses que je semai.
Le mois de mai sans la France,
Ce n'est pas le mois de mai.

Proscrit, regarde les tombes ;
Mai, qui rit aux cieux si beaux,
Sous les baisers des colombes
Fait palpiter les tombeaux.

- Je pense
Aux yeux chers que je fermai.
Le mois de mai sans la France,
Ce n'est pas le mois de mai.

Proscrit, regarde les branches,
Les branches où sont les nids ;
Mai les remplit d'ailes blanches
Et de soupirs infinis.

- Je pense
Aux nids charmants où j'aimai.
Le mois de mai sans la France,
Ce n'est pas le mois de mai.