Pierre-Ange Vieillard - La mort de Cléopâtre 3/3

                Cléopâtre par Claude Bertin (1697)

Ecouter la version chantée Interprétation : Jessye Norman Composition : Hector Berlioz - Diffusé par DEEZER -

Pierre-Ange Vieillard - (1778-1862)

Grands Pharaons

Grands Pharaons, nobles Lagides,
Verrez-vous entrer sans courroux,
Pour dormir dans vos pyramides,
Une reine indigne de vous?
Non!.. non, de vos demeures funèbres
Je profanerais la splendeur!
Rois, encor au sein des ténèbres,
Vous me fuiriez avec horreur.
Du destin qui m'accable est-ce à moi de me plaindre?
Ai-je pour l'accuser le droit de la vertu?
Par moi nos dieux ont fui d'Alexandrie,
Et d'lsis le culte est détruit.
Grands Pharaons, nobles Lagides,
Vous me fuiriez avec horreur!
Du destin qui m'accable est-ce à moi de me plaindre?
Ai-je pour l'accuser le droit de la vertu?
Grands Pharaons, nobles Lagides,
Verrez-vous entrer sans courroux,
Pour dormir dans vos pyramides,
Une reine indigne de vous?
Non, j'ai d'un époux déshonoré la vie.
Sa cendre est sous mes yeux, son ombre me poursuit.
C'est par moi qu'aux Romains l'Égypte est asservie.
Par moi nos dieux ont fui les murs d'Alexandrie,
Et d'Isis le culte est détruit.
Osiris proscrit ma couronne.
A Typhon je livre mes jours!
Contre l'horreur qui m'environne
Un vil reptile est mon recours.
Dieux du Nil... vous m'avez... trahie!
Octave... m'attend... a son char.
Cléopâtre en... quittant... la vie,
Redevient digne de... César !

Biographie de Pierre-Ange Vieillard
Biographie d'Hector Berlioz
Courte biographie en Anglais de Claude Bertin

Du même auteur :
La mort de Cléopâtre 1/3 : C'en est donc fait
La mort de Cléopâtre 2/3 : Ah! qu'ils sont loin ces jours
La mort de Cléopâtre 3/3 : Grands Pharaons

Pierre-Ange Vieillard - La mort de Cléopâtre 2/3

                La mort de Cléopâtre par Alessandro Turchi

Ecouter la version chantée Interprétation : Jessye Norman Composition : Hector Berlioz - Diffusé par DEEZER -

Pierre-Ange Vieillard - (1778-1862)

Ah! qu'ils sont loin ces jours

Ah! qu'ils sont loin ces jours, tourment de ma mémoire,
Où sur le sein des mers, comparable à Vénus,
D'Antoine et de César réfléchissant la gloire,
J'apparus triomphante aux rives du Cydnus!

Actium m'a livrée au vainqueur qui me brave;
Mon sceptre, mes trésors ont passé dans ses mains;
Ma beauté me restait, et les mépris d'Octave
Pour me vaincre ont fait plus que le fer des Romains.

Ah! qu'ils sont loin ces jours, tourment de ma mémoire,
Où sur le sein des mers, comparable à Vénus,
D'Antoine et de César réfléchissant la gloire,
J'apparus triomphante aux rives du Cydnus!

En vain, en vain, de l'art épuisant les secrets,
J'ai caché sous des fleurs les fers de l'esclavage;
Rien n'a pu du vainqueur désarmer les décrets.
Mes pleurs même ont coulé sur ses mains répandus,
J'ai subi l'affront des refus.
Moi !... qui du sein des mers, comparable à Vénus,
M'élançai triomphante aux rives du Cydnus!

Au comble des revers, qu'aurais-je encore à craindre?
Reine coupable, que dis-tu?
Du destin qui m'accable est-ce à moi de me plaindre?
Ai-je pour l'accuser les droits de la vertu?

J'ai d'un époux déshonoré la vie.
C'est par moi qu'aux Romains l'Égypte est asservie,
Et que d'lsis l'ancien culte est détruit.
Quel asile chercher? Sans parents! sans patrie!
Il n'en est plus pour moi que l'éternelle nuit!

Biographie de Pierre-Ange Vieillard
Biographie d'Hector Berlioz
Biographie d'Alessandro Turchi

Du même auteur :
La mort de Cléopâtre 1/3 : C'en est donc fait
La mort de Cléopâtre 2/3 : Ah! qu'ils sont loin ces jours
La mort de Cléopâtre 3/3 : Grands Pharaons

Pierre-Ange Vieillard - La mort de Cléopâtre 1/3

                La mort de Cléopâtre par Guido Cagnacci

Ecouter la version chantée Interprétation : Jessye Norman Composition : Hector Berlioz - Diffusé par DEEZER -

Pierre-Ange Vieillard - (1778-1862)

C'en est donc fait

C'en est donc fait! ma honte est assurée.
Veuve d'Antoine et veuve de César,
Au pouvoir d'Octave livrée,
Je n'ai pu captiver son farouche regard.
J'étais vaincue, et suis déshonorée.

En vain, pour ranimer l'éclat de mes attraits,
J'ai profané le deuil d'un funeste veuvage;
En vain, en vain, de l'art épuisant les secrets,
J'ai caché sous des fleurs les fers de l'esclavage;

Rien n'a pu du vainqueur désarmer les décrets.
A ses pieds j'ai traîné mes grandeurs opprimées.
Mes pleurs même ont coulé sur ses mains répandus,
Et la fille des Ptolémées
A subi l'affront des refus!

Ah! qu'ils sont loin ces jours, tourment de ma mémoire,
Où sur le sein des mers, comparable à Vénus,
D'Antoine et de César réfléchissant la gloire,
J'apparus triomphante aux rives du Cydnus!

Actium m'a livrée au vainqueur qui me brave;
Mon sceptre, mes trésors ont passé dans ses mains;
Ma beauté me restait, et les mépris d'Octave
Pour me vaincre ont fait plus que le fer des Romains.
Ah! qu'ils sont loin ces jours, etc.

Mes pleurs même ont coulé sur ses mains répandus,
J'ai subi l'affront des refus.
Moi !... qui du sein des mers, comparable à Vénus,
M'élançai triomphante aux rives du Cydnus!

Au comble des revers, qu'aurais-je encore à craindre?
Reine coupable, que dis-tu?
Du destin qui m'accable est-ce à moi de me plaindre?
Ai-je pour l'accuser les droits de la vertu?

J'ai d'un époux déshonoré la vie.
C'est par moi qu'aux Romains l'Égypte est asservie,
Et que d'lsis l'ancien culte est détruit.
Quel asile chercher? Sans parents! sans patrie!
Il n'en est plus pour moi que l'éternelle nuit!

Biographie de Pierre-Ange Vieillard
Biographie d'Hector Berlioz
Biographie de Guido Cagnacci

Du même auteur :
La mort de Cléopâtre 1/3 : C'en est donc fait
La mort de Cléopâtre 2/3 : Ah! qu'ils sont loin ces jours
La mort de Cléopâtre 3/3 : Grands Pharaons

Gautier - Les papillons

Ecouter la version chantée Interprétation : Jessye Norman Composition : Ernest Chausson - Diffusé par DEEZER -

Ecouter la version chantée Interprétation : Veronique Dietschy Composition : Claude Debussy - Diffusé par DEEZER -

Théophile Gautier - (1811-1872)

Les papillons

Les papillons couleur de neige
Volent par essaims sur la mer ;
Beaux papillons blancs, quand pourrai-je
Prendre le bleu chemin de l’air ?

Savez-vous, ô belle des belles,
Ma bayadère aux yeux de jais,
S’ils me pouvaient prêter leurs ailes,
Dites, savez-vous où j’irais ?

Sans prendre un seul baiser aux roses,
À travers vallons et forêts,
J’irais à vos lèvres mi-closes,
Fleur de mon âme, et j’y mourrais.

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Ecouter la version chantée Interprétation : Concita Zaccarini Composition : Francesco Paolo Tosti - Diffusé par DEEZER -