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Brassens - L'orphelin


                         Faïence de Francisque Poulbot

Ecouter la version chantée
Compositeur : Georges Brassens
Interprète : Maxime Le Forestier
- Diffusé par DEEZER -





Georges Brassens - (1921-1981)


L'orphelin

Sauf dans le cas fréquent, hélas !
Où ce sont de vrais dégueulasses,
On ne devrait perdre jamais
Ses père et mère, bien sûr, mais
À moins d'être un petit malin
Qui meurt avant d'être orphelin,
Ou un infortuné bâtard,
Ça nous pend au nez tôt ou tard.

Quand se drapant dans un linceul
Ses parents le laissent tout seul,
Le petit orphelin, ma foi,
Est bien à plaindre. Toutefois,
Sans aller jusqu'à décréter
Qu'il devient un enfant gâté,
Disons que dans son affliction
Il trouve des compensations.

D'abord au dessert aussitôt
La meilleure part du gâteau,
Et puis plus d'école, pardi
La semaine aux quatre-jeudis.
On le traite comme un pacha,
À sa place on fouette le chat,
Et le trouvant très chic en deuil,
Les filles lui font des clins d'oeil.

Il serait par trop saugrenu
D'énumérer par le menu
Les faveurs et les passe-droits
Qu'en l'occurrence on lui octroie.
Tirant même un tel bénéfice
En perdant leurs parents, des fils
Dénaturés regrettent de
N'en avoir à perdre que deux.

Hier j'ai dit à un animal
De flic qui me voulait du mal :
"Je suis orphelin, savez-vous ?"
Il me répondit : "Je m'en fous."
J'aurais eu quarante ans de moins,
Je suis sûr que par les témoins
La brute aurait été mouchée.
Mais ces lâches n'ont pas bougé.

Aussi mon enfant si tu dois
Être orphelin, dépêche-toi.
Tant qu'à perdre tes chers parents,
Petit, n'attends pas d'être grand :
L'orphelin d'âge canonique
Personne ne le plaint : bernique !
Et pour tout le monde il demeure
Orphelin de la onzième heure.

Celui qui a fait cette chanson
A voulu dire à sa façon,
Que la perte des vieux est par-
Fois perte sèche, blague à part.
Avec l'âge c'est bien normal,
Les plaies du coeur guérissent mal.
Souventes fois même, salut !
Elles ne se referment plus.


Jean-Pierre Kernoa - La rouille



La version audio
Interprétation : Maxime le Forestier
Composition : Maxime le Forestier
- Diffusé par DEEZER -



Jean-Pierre Kernoa - (?-?)


La rouille

L'habitude nous joue des tours :
Nous qui pensions que notre amour
Avait une santé de fer.
Dès que séchera la rosée,
Regarde la rouille posée
Sur la médaille et son revers.

Elle teinte bien les feuilles d'automne.
Elle vient à bout des fusils cachés.
Elle rongerait les grilles oubliées
Dans les prisons, s'il n'y restait personne.

Moi, je la vois comme une plaie utile,
Marquant le temps d'ocre jaune et de roux.
La rouille aurait un charme fou
Si elle ne s'attaquait qu'aux grilles.

Avec le temps tout se dénoue.
Que s'est-il passé entre nous,
De petit jour en petit jour ?
À la première larme séchée,
La rouille s'était déposée
Sur nous et sur nos mots d'amour.

Si les fusils s'inventent des guerres
Et si les feuilles attendent le printemps,
Ne luttons pas, comme eux, contre le temps.
Contre la rouille, il n'y a rien à faire.

Moi, je la vois comme une déchirure,
Une blessure qui ne guérira pas.
Notre histoire va s'arrêter là.
Ce fut une belle aventure.

Nous ne nous verrons plus et puis...
Mais ne crois pas ce que je dis :
Tu sais, je ne suis pas en fer.
Dès que séchera la rosée,
La rouille se sera posée
Sur ma musique et sur mes vers.



Une autre interprète
Interprétation : La Fiancée
Composition : Maxime le Forestier
- Diffusé par DEEZER -

Brassens - Stances à un cambrioleur



Ecouter la version chantée
Compositeur : Georges Brassens
Interprète : Maxime Le Forestier
- Diffusé par DEEZER -




Georges Brassens - (1921-1981)


Stances à un cambrioleur

Prince des monte-en-l'air et de la cambriole,
Toi qui eus le bon goût de choisir ma maison,
Cependant que je colportais mes gaudrioles,
En ton honneur j'ai composé cette chanson.

Sache que j'apprécie à sa valeur le geste
Qui te fit bien fermer la porte en repartant
De peur que des rôdeurs n'emportassent le reste,
Des voleurs comme il faut c'est rare de ce temps.

Tu ne m'as dérobé que le strict nécessaire,
Délaissant, dédaigneux, l'exécrable portrait
Que l'on m'avait offert à mon anniversaire.
Quel bon critique d'art, mon salaud, tu ferais !

Autre signe indiquant toute absence de tare,
Respectueux du brave travailleur tu n'as
Pas cru décent de me priver de ma guitare,
Solidarité sainte de l'artisanat.

Pour toutes ces raisons, vois-tu, je te pardonne
Sans arrière pensée, après mûr examen,
Ce que tu m'as volé, mon vieux, je te le donne,
Ça pouvait pas tomber en de meilleures mains.

D'ailleurs moi qui te parle, avec mes chansonnettes,
Si je n'avais pas dû rencontrer le succès,
J'aurais tout comme toi, pu virer malhonnête,
Je serais devenu ton complice, qui sait ?

En vendant ton butin, prends garde au marchandage,
Ne va pas tout lâcher en solde aux receleurs,
Tiens-leur la dragée haute en évoquant l'adage
Qui dit que ces gens-là sont pis que les voleurs.

Fort de ce que je n'ai pas sonné les gendarmes,
Ne te crois pas du tout tenu de revenir,
Ta moindre récidive abolirait le charme,
Laisse moi, je t'en prie, sur un bon souvenir.

Monte-en-l'air, mon ami, que mon bien te profite,
Que Mercure te préserve de la prison,
Aie pas trop de remords, d'ailleurs nous sommes quittes,
Après tout ne te dois-je pas une chanson ?

Post-scriptum : si le vol est l'art que tu préfères,
Ta seule vocation, ton unique talent,
Prends donc pignon sur rue, mets-toi dans les affaires,
Et tu auras les flics même comme chalands.



Interprété par l'auteur
Compositeur : Georges Brassens
Interprète : Georges Brassens
- Diffusé par DEEZER -

Brassens - Les amours d'antan



Ecouter la version chantée
Compositeur : Georges Brassens
Interprète : Maxime Le Forestier
- Diffusé par DEEZER -





Georges Brassens - (1921-1981)


Les amours d'antan

Moi, mes amours d'antan c'était de la grisette
Margot, la blanchecaille, et Fanchon, la cousette...
Pas la moindre noblesse, excusez-moi du peu,
C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières,
Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière...
Mon Prince, on a les dames du temps jadis qu'on peut...

Car le coeur à vingt ans se pose où l'oeil se pose,
Le premier cotillon venu vous en impose,
La plus humble bergère est un morceau de roi.
Ça manquait de marquise, on connut la soubrette,
Faute de fleur de lys on eut la pâquerette,
Au printemps Cupidon fait flèche de tout bois...

On rencontrait la belle aux Puces, le dimanche :
"Je te plais, tu me plais..." et c'était dans la manche,
Et les grands sentiments n'étaient pas de rigueur.
"Je te plais, tu me plais... viens donc beau militaire..."
Dans un train de banlieue on partait pour Cythère,
On n'était pas tenu même d'apporter son coeur...

Mimi, de prime abord, payait guère de mine,
Chez son fourreur sans doute on ignorait l'hermine,
Son habit sortait point de l'atelier d'un dieu...
Mais quand, par-dessus le Moulin de la Galette,
Elle jetait pour vous sa parure simplette,
C'est Psyché tout entière qui vous sautait aux yeux.

Au second rendez-vous y'avait parfois personne,
Elle avait fait faux bond, la petite amazone,
Mais l'on ne courait pas se pendre pour autant...
La marguerite commencée avec Suzette,
On finissait de l'effeuiller avec Lisette
Et l'amour y trouvait quand même son content.

C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières,
Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière,
Mais c'étaient mes amours, excusez-moi du peu,
Des Manon, des Mimi, des Suzon, des Musette,
Margot la blanche caille, et Fanchon, la cousette,
Mon Prince, on a les dames du temps jadis qu'on peut...



Interprété par l'auteur
Compositeur : Georges Brassens
Interprète : Georges Brassens
- Diffusé par DEEZER -

Brassens - La non demande

                Joha Heiman dite Puppchen

Ecouter la version chantée
interprète : Georges Brassens
Compositeur : Georges Brassens
- Diffusé par DEEZER -



Georges Brassens (1921-1981)


La non demande en mariage

Ma mie, de grâce, ne mettons
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche,
Tant d'amoureux l'ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
Ce sacrilège...

J'ai l'honneur de
Ne pas te de-
mander ta main
Ne gravons pas
Nos noms au bas
D'un parchemin


Laissons le champs libre à l'oiseau,
Nous serons tous les deux priso-
Nniers sur parole,
Au diable les maîtresses queux
Qui attachent les coeurs aux queues
Des casseroles!

Vénus se fait vielle souvent,
Elle perd son latin devant
La lèchefrite...
A aucun prix, moi je ne veux
Effeuiller dans le pot-au-feu
La marguerite

On leur ôte bien des attraits,
En dévoilant trop les secrets
De Mélusine.
L'encre des billets doux pâlit
Vite entre les feuillets des li-
vres de cuisine.

Il peut sembler de tout repos
De mettre à l'ombre, au fond d'un pot
De confiture,
La jolie pomme défendue,
Mais elle est cuite, elle a perdu
Son goût "nature".

De servante n'ai pas besoin,
Et du ménage et de ses soins
Je te dispense...
Qu'en éternelle fiancée,
A la dame de mes pensées
Toujours je pense...



Ecouter sur DEEZER
Interprété par Maxime Le Forestier
Paroles et Musique de Georges Brassens

Hugo - La Légende de la Nonne


Ecouter la version chantée
Interprétation : Georges Brassens
Composition : Georges Brassens
- Diffusé par DEEZER -




Victor HUGO - (1802-1885)

Odes et Ballades


La légende de la nonne

Venez, vous dont l'oeil étincelle,
Pour entendre une histoire encor,
Approchez : je vous dirai celle
De doña Padilla del Flor.
Elle était d'Alanje, où s'entassent
Les collines et les halliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !

Il est des filles à Grenade,
Il en est à Séville aussi,
Qui, pour la moindre sérénade,
A l'amour demandent merci ;
Il en est que d'abord embrassent,
Le soir, les hardis cavaliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !

Ce n'est pas sur ce ton frivole
Qu'il faut parler de Padilla,
Car jamais prunelle espagnole
D'un feu plus chaste ne brilla ;
Elle fuyait ceux qui pourchassent
Les filles sous les peupliers. -
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !
...
Elle prit le voile à Tolède,
Au grand soupir des gens du lieu,
Comme si, quand on n'est pas laide,
On avait droit d'épouser Dieu.
Peu s'en fallut que ne pleurassent
Les soudards et les écoliers. -
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !
...
Or, la belle à peine cloîtrée,
Amour en son coeur s'installa.
Un fier brigand de la contrée
Vint alors et dit : Me voilà !
Quelquefois les brigands surpassent
En audace les chevaliers. -
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !

Il était laid ; des traits austères,
La main plus rude que le gant ;
Mais l'amour a bien des mystères,
Et la nonne aima le brigand.
On voit des biches qui remplacent
Leurs beaux cerfs par des sangliers. -
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !
...
La nonne osa, dit la chronique,
Au brigand par l'enfer conduit,
Aux pieds de sainte Véronique
Donner un rendez-vous la nuit,
A l'heure où les corbeaux croassent,
Volant dans l'ombre par milliers. -
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !
...
Or, quand, dans la nef descendue,
La nonne appela le bandit,
Au lieu de la voix attendue,
C'est la foudre qui répondit.
Dieu voulut que ses coups frappassent
Les amants par Satan liés.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !
...
Cette histoire de la novice,
Saint Ildefonse, abbé, voulut
Qu'afin de préserver du vice
Les vierges qui font leur salut,
Les prieures la racontassent
Dans tous les couvent réguliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !



Du bon usage de l'imparfait du subjonctif
Autres textes chantés de cet auteur


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Interprétation de Maxime Le Forestier
sur une musique de Georges Brassens

Richepin - Les oiseaux de passage



Interprétation : Georges Brassens
Composition : Georges Brassens
- Diffusé par DEEZER -



Jean Richepin - (1849-1926)


Les oiseaux de passage

Ô vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne;
Ça lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.

Ce dindon a toujours béni sa destinée.
Et quand vient le moment de mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs : "C'est là que je suis née,
Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir."

Elle a fait son devoir c'est à dire que oncques
Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L'emportant sans rameur sur un fleuve inconnu.

Et tous sont ainsi faits, vivre la même vie
Toujours pour ces gens là cela n'est point hideux.
Ce canard n'a qu'un bec et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.

Ils n'ont aucun besoin de baiser sur les lèvres
Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Possèdent pour tout coeur un viscère sans fièvre,
Un coucou régulier et garanti dix ans !

Ô les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace,
Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe.
Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !

Regardez les passer! Eux ce sont les sauvages,
Ils vont où leur désir le veut : par dessus monts
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.

Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.

Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volailles comme vous.
Mais ils sont avant tout des fils de la chimère,
Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.

Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.



Interprétation : Maxime Le Forestier
Composition : Georges Brassens
- Diffusé par DEEZER -

Du même auteur :
Au cimetière
Larmes
Le ciel est transi
Le fou
Les deux ménétriers
Les oiseaux de passage
Les philistins
Mon verre est vidé
Sonnet d'automne

Antoine Pol - Les Passantes


Une video à la gloire de celui qui est le compositeur et l'interprète des Passantes,
et dont le mérite fut d'avoir fait découvrir Antoine Pol.


Ecouter sur DEEZER
Version complète de
Maxime Le Forestier
Ecouter sur DEEZER
L'interprétation originale
de Georges Brassens



Antoine Pol (1888-1971)


Les Passantes

Je veux dédier ce poème,
A toutes les femmes qu'on aime,
Pendant quelques instants secrets,
A celles qu'on connaît à peine,
Qu'un destin différent entraîne,
Et qu'on ne retrouve jamais.

A celles qu'on voit apparaître,
Une seconde à sa fenêtre,
Et qui, presque, s'évanouit,
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui.

A la compagne de voyage,
Dont les yeux, charmant paysage,
Font paraître court le chemin;
Qu'on est seul peut-être à comprendre,
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main.

A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse,
Par une nuit de carnaval;
Qui voulut rester inconnue,
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal.


A celles qui sont déjà prises,
Et qui, vivant des heures grises,
Près d'un être trop différent,
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant.

Chères images aperçues,
Espérances d'un jour déçues,
Vous serez dans l'oubli demain;
Pour peu que le bonheur survienne,
Il est rare qu'on se souvienne,
Des épisodes du chemin.

Mais si l'on à manqué sa vie,
On songe; avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus,
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre,
Aux cœurs qui doivent vous attendre,
Aux yeux qu'on n'a jamais revus.

Alors, aux soirs de lassitude,
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir,
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir.