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Jules Jouy - Fille d'ouvriers


      Jouy était un des principaux auteurs du Chat Noir
      Affiche de Théophile-Alexandre Steinlen


Ecouter la version chantée
Compositeur : Gustave Goublier
Interprète : Marc Ogeret
- Diffusé par YOUTUBE -
Ecouter sur DEEZER
Interprétation : Michele Bernard
Composition : Gustave Goublier




Jules Jouy - (1855-1897)


Fille d'ouvriers

Pâle ou vermeille, brune ou blonde,
Bébé mignon,
Dans les larmes ça vient au monde :
Chair à guignon !
Ebouriffée, suçant son pouce,
Jamais lavée,
Comme un vrai champignon ça pousse :
Chair à pavé !

A quinze ans ça rentre à l'usine,
Sans éventail.
Du matin au soir ça turbine :
Chair à travail !
Fleur des fortifs ça s'étiole,
Quand c'est girond.
Dans un guet-apens ça se viole :
Chair à patrons !

Jusque dans la moelle pourrie,
Rien sous la dent;
Alors ça rentre en brasserie :
Chair à clients !
Ça tombe encore, de chute en chute,
Honteuse un soir,
Pour un franc ça fait la culbute :
Chair à trottoir !

Ça vieillit et plus bas ça glisse,
Un beau matin,
Ça va s'inscrire à la police :
Chair à roussins !
Ou bien sans carte ça travaille
Dans sa maison,
Alors ça se fout sur la paille :
Chair à prison !

D'un mal lent souffrant le supplice
Vieux et tremblant,
Ça va geindre dans un hospice :
Chair à savants !
Enfin ayant vidé la coupe,
Bu tout le fiel,
Quand c'est crevé ça se découpe :
Chair à scalpel !

Patrons, tas d'Héliogabales !
D'effroi saisis,
Quand vous tomberez sous nos balles,
Chair à fusils !
Pour que chaque chien, sur vos trognes,
Pisse à l'écart,
Nous leur laisserons vos charognes :
Chair à Macquart !



Ecouter sur DEEZER
Interprétation : Chanson Plus Bifluorée
Composition : Gustave Goublier

Rimbaud - Le dormeur du val

    Gustave Courbet a achevé son "Dormeur du val" (L'homme blessé)
    en 1854, année de naissance de Rimbaud.


Versions "modernes"

sur DEEZER
Interprétation :
Jean-Louis Aubert
Composition :
Jean-Louis Aubert

sur DEEZER
Interprétation :
Little Nemo
Composition :
Little Nemo

sur DEEZER
Interprétation :
Chanson+ Bifluorée
Composition :
Chanson+ Bifluorée

Versions "XXe siècle"

sur DEEZER
Interprétation :
Yves Montand
Composition :
Louis Bessières

sur DEEZER
Interprétation :
Jacques Douai
Composition :
Louis Bessières

sur DEEZER
Interprétation :
Patrick Janvier
Composition :
Gerard Delahaye




Arthur Rimbaud - (1854-1891)


Le dormeur du val


C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


7 octobre 1870




Versions "compositeurs / interprètes"

sur DEEZER
Interprétation :
Richard Ankri
Composition :
Richard Ankri

sur DEEZER
Interprétation :
Gerard Delahaye
Composition :
Gerard Delahaye

sur DEEZER
Interprétation :
A. et J.M. Versini
Composition :
A. et J.M. Versini

Baudelaire - L'Invitation au Voyage


Ecouter sur DEEZER
Composé et interprété
par Léo Ferré

Trois versions modernes :


Chanson + bifluorée

Christina Branco

Jeune Goinfre





Charles Baudelaire
Les Fleurs du Mal - Spleen et idéal LIV


L'invitation au voyage

Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.


Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.


Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.



Version classique
Interprétation : Renée Doria
Composition : Emmanuel Chabrier
- Diffusé par DEEZER -

Carême - La tour Eiffel


        Calligramme de Carolina

Ecouter sur DEEZER
Interprétation : Chanson Plus Bifluorée
Composition : Sylvain Richardot




Maurice Carême - (1899-1978)


La tour Eiffel

Mais oui, je suis une girafe,
M’a raconté la tour Eiffel.
Et si ma tête est dans le ciel,
C’est pour mieux brouter les nuages,
Car ils me rendent éternelle.
Mais j’ai quatre pieds bien assis
Dans une courbe de la Seine.
On ne s’ennuie pas à Paris :
Les femmes, comme des phalènes,
Les hommes, comme des fourmis,
Glissent sans fin entre mes jambes
Et les plus fous, les plus ingambes
Montent et descendent le long
De mon cou comme des frelons.
La nuit, je lèche les étoiles.
Et si l’on m’aperçoit de loin
C’est que très souvent, j’en avale
Une sans avoir l’air de rien.



Du même auteur :
Du bleu
Il pleut doucement, ma mère
L'eau passe
La reine de coeur
La tour Eiffel
Le carafon
Le givre
Les anges musiciens

Hugo - Ecrit après la visite d'un bagne


Ecouter sur DEEZER
Interprétation : Chanson Plus Bifluorée
Composition : Sylvain Richardot



Victor Hugo - (1802-1883)


Ecrit après la visite d'un bagne

Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
Quatrevingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l'école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.
C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime.
L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.
Où rampe la raison, l'honnêteté périt.

Dieu, le premier auteur de tout ce qu'on écrit,
A mis, sur cette terre où les hommes sont ivres,
Les ailes des esprits dans les pages des livres.
Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut
Planer là-haut où l'âme en liberté se meut.
L'école est sanctuaire autant que la chapelle.
L'alphabet que l'enfant avec son doigt épelle
Contient sous chaque lettre une vertu ; le coeur
S'éclaire doucement à cette humble lueur.
Donc au petit enfant donnez le petit livre.
Marchez, la lampe en main, pour qu'il puisse vous suivre.

La nuit produit l'erreur et l'erreur l'attentat.
Faute d'enseignement, on jette dans l'état
Des hommes animaux, têtes inachevées,
Tristes instincts qui vont les prunelles crevées,
Aveugles effrayants, au regard sépulcral,
Qui marchent à tâtons dans le monde moral.
Allumons les esprits, c'est notre loi première,
Et du suif le plus vil faisons une lumière.
L'intelligence veut être ouverte ici-bas ;
Le germe a droit d'éclore ; et qui ne pense pas
Ne vit pas. Ces voleurs avaient le droit de vivre.
Songeons-y bien, l'école en or change le cuivre,
Tandis que l'ignorance en plomb transforme l'or.

Je dis que ces voleurs possédaient un trésor,
Leur pensée immortelle, auguste et nécessaire ;
Je dis qu'ils ont le droit, du fond de leur misère,
De se tourner vers vous, à qui le jour sourit,
Et de vous demander compte de leur esprit ;
Je dis qu'ils étaient l'homme et qu'on en fit la brute ;
Je dis que je nous blâme et que je plains leur chute ;
Je dis que ce sont eux qui sont les dépouillés ;
Je dis que les forfaits dont ils se sont souillés
Ont pour point de départ ce qui n'est pas leur faute ;
Pouvaient-ils s'éclairer du flambeau qu'on leur ôte ?
Ils sont les malheureux et non les ennemis.
Le premier crime fut sur eux-mêmes commis ;
On a de la pensée éteint en eux la flamme :
Et la société leur a volé leur âme.


Bruant - Les loupiots

        Carreaux de faïence de Francisque Poulbot

Ecouter sur DEEZER
Interprété par Chanson Plus Bifluorée
sur un air d'Aristide Bruant




Aristide Bruant (1851-1925)


Les loupiots

C'est les petits des grandes villes,
Les petits aux culs mal lavés,
Contingents des guerres civiles
Qui poussent entre les pavés.


Sans gâteaux, sans joujoux, sans fringues,
Et quelquefois sans pantalons,
Ils vont dans les vieilles redingues
Qui leur tombent sur les talons.

Ils traînent, dans des philosophes,
Leurs petits pieds endoloris,
Serrés dans de vagues étoffes...
Chaussettes russes de Paris !

Ils se réchauffent dans les bouges
Noircis par des quinquets fumeux,
Avec des bandits et des gouges
Qui furent des loupiots comme eux.

Ils naissent au fond des impasses,
Et dorment dans les lits communs
Où les daronnes font des passes
Avec les autres et les uns...

Mais ces chérubins faméliques,
Qui vivent avec ces damnés
Ont de longs regards angéliques,
Dans leurs grandes châsses étonnées.

Et, quand ils meurent dans ces fanges,
Ils vont, tout droit, au paradis,
Car ces petits-là sont les anges
Des ruelles et des taudis.

C'est les petits des grandes villes
Les petits aux culs mal lavés,
Contingents des guerres civiles
Qui poussent entre les pavés.




Ecouter sur DEEZER
J'aime tant Monique Morelli
que je ne peux vous faire grâce de sa version.

        Carreaux de faïence de Francisque Poulbot

Du même auteur :
A la Bastoche
A la place Maubert
La chanson des canuts
Les loupiots
Rue Saint-Vincent
Sur le tas