Ecouter la version chantée Interprétation : Marc Robine Composition : Hélène Triomphe - Diffusé par DEEZER - |
Robert Desnos (1900-1945)
Le souvenir
M’étant par bonheur attardé,
En flânant dans les avenues,
À votre fenêtre accoudée
Je vous ai bien surprise nue,
Mais mon cœur était accordé.
Mais mon cœur était accordé
À des voix de très loin venues.
Le noir de l’ombre avait fardé
Les grands yeux blancs de la statue
Du carrefour où j’ai rodé.
Venant d’Arcueil ou de Passy
Un vent frais soufflait dans la rue :
Je suis passé, c’était ici
Et je vous ai surprise nue
Tachant de blanc la molle nuit.
Feuille morte des temps passés,
Fantôme une nuit apparue,
Beaux drapeaux au matin hissés,
Qu’êtes-vous belle devenue,
Dans Paris la ville pressée ?
Pressée de vivre et de flamber,
Impassible et bien vite émue,
De tant de nuits vite tombées,
Telle celle où vous étiez nue
À votre fenêtre accoudée.
En flânant dans les avenues,
À votre fenêtre accoudée
Je vous ai bien surprise nue,
Mais mon cœur était accordé.
Mais mon cœur était accordé
À des voix de très loin venues.
Le noir de l’ombre avait fardé
Les grands yeux blancs de la statue
Du carrefour où j’ai rodé.
Venant d’Arcueil ou de Passy
Un vent frais soufflait dans la rue :
Je suis passé, c’était ici
Et je vous ai surprise nue
Tachant de blanc la molle nuit.
Feuille morte des temps passés,
Fantôme une nuit apparue,
Beaux drapeaux au matin hissés,
Qu’êtes-vous belle devenue,
Dans Paris la ville pressée ?
Pressée de vivre et de flamber,
Impassible et bien vite émue,
De tant de nuits vite tombées,
Telle celle où vous étiez nue
À votre fenêtre accoudée.