Ecouter sur DEEZER Composé et interprété par James Ollivier |
Auteur inconnu d'après Pierre de Ronsard (1524-1585)
Chanson du printemps retourné
Il s'agit d'un "retournement" du poème de Ronsard
Quand ce beau printemps je vois
Quand ce dur printemps je voy je cognois
Toute malheurté au monde
Je ne voy que toute erreur et horreur
Courir ainsi que fait l'onde
Plus il n'y a d'amitié ny pitié
Plus n'y a de cortoisye
Il n'y a plus de support ny confort
Tout n'est plus que fascherie
Nous voyons notre prochain qui a faim
Endurer quasi la rage
Sans lui donner verre d'eau ny morceau
C'est bien un lasche courage
Nous voyons les grands amys ennemys
Prest à se tuer l'ung l'autre
Nous voyons le père cher deschasser
Son enfant pour prendre un autre
Nous voyons l'enfant divers et pervers
Battre son père et sa mère
Nous voyons un estranger nous manger
C'est un cruel vitupère
Nous voyons tant de voleurs pleins d'horreur
Qui pillent tuent et saccagent
Ne craignant ni Dieu ny Roy d'un esmoy
Vomissent dix mille rages
Nous voyons les amoureux rigoureux
Laissant leurs gentes maitresses
Au lieu d'être gracieux et joyeux
Portent dix mille tristesses
Nous voyons les pauvres biens terriens
Diminuer d'heure en heure
Et les gentisl arbrisseaux vers et beaux
Qui par le pied soudain meurent
Nous avons eu tant de maux et travaux
Guerre famine et peste
Cruauté horreur effroy et esmoy
Qui nous rompt quasi la teste
Qui est cause de ce mal dur fatal ?
Nos péchés ords et terribles
Nous sommes comme bruteaux
Animaux
A bien faire inutiles
Nous ne tenons plus de foy ni de loy
Tant nous sommes gens ignares
Nous sommes esblouis des cieux gratieux
A tous nos peschez barbares
Et changeons notre vouloir d'un espoir
Et aussy nostre coustume
Recognoissant nostre Dieu en tout lieu
Nous ostera l'amertume
J'ai voulu par passe temps ce printemps
Vous montrer estre fragile
Afin de vous corriger et changer
Sans estre plus inutile