Gaston Couté - (1880-1911)
Va danser
Au mois d’août, en fauchant le blé,
On crevait de soif dans la plaine.
Le corps en feu je suis allé
Boire à plat ventre à la fontaine.
L’eau froide m’a glacé les sangs
Et je meurs par ce tendre d’automne
Où l’on danse devant la tonne
Durant les beaux soirs finissants.
J’entends les violons, Marie.
Va, petiote que j’aimais bien;
Moi, je n’ai plus besoin de rien.
Va-t-en danser à la frairie.
J’entends les violons, Marie.
Veux-tu bien me sécher ces pleurs?
Les pleurs enlaidissent les belles!
Mets ton joli bonnet à fleurs
Et ton devantier en dentelle.
Rejoins les jeunesses du bourg
Au bourg où l’amour les enivre,
Car, si je meurs, il te faut vivre...
Et l’on ne vit pas sans amour!
Entre dans la ronde gaiement,
Choisis un beau gars dans la ronde
Et donne-lui ton cœur aimant
Qui resterait seul en ce monde.
Oui, j’étais jaloux, cet été,
Quand un autre t’avait suivie,
Mais on ne comprend bien la vie
Que sur le point de la quitter.
Après ça, tu te marieras,
Et quand la moisson sera haute,
Avec ton homme aux rudes bras,
Moissonnant un jour côte à côte,
Vous viendrez peut-être à parler,
Émus de pitié grave et sobre,
De Jean qui mourut en octobre,
D’un mal pris en fauchant les blés.
sur DEEZER Interprétation : Yvonne Darle Composition : Marcel Legay | sur DEEZER Interprétation : Patachou Composition : Marcel Legay | sur DEEZER Interprétation : Marcel Amont Composition : Marcel Legay |